Et voilà, c’est terminé : les Blue Jays ont perdu et leur saison est finie.
Présentement, il n’y a aucune différence entre les 18 clubs qui ont manqué les séries et les Blue Jays. Dans les deux cas, la saison a mal fini.
Les Rays, qui ont aussi perdu, ont au moins accueilli des matchs à la maison et ont engrangé des revenus grâce aux nombreux partisans présents sur pl– ah pis laissez faire.
Tout ça pour dire qu’il existe une différence entre perdre et s’écraser. Et comme les Blue Jays se sont écrasés, ce n’est pas exactement acceptable.
Dans les deux matchs, il y a eu de nombreux coupables. Kevin Gausman, qui a mal lancé. Les frappeurs, qui n’ont pas bien frappé, quoi qu’en pense George Springer. On pourrait continuer longtemps…
Mais dans les faits, deux gars sont à blâmer ce soir : John Schneider et Vladimir Guerrero Jr.
Vous avez tous vu passer quand John Schneider, alors que Jose Berrios était en plein contrôle, a décidé de le retirer du match en quatrième manche.
Il a décidé (ou la direction a décidé) que le lanceur n’allait pas affronter les gauchers des Twins alors qu’il était en plein contrôle. Mais VRAIMENT en plein contrôle.
Après avoir donné un but sur balles, Berrios a été retiré du match en quatrième manche. Le lanceur avait l’air en beau fusil – et avec raison.
Whit Merrifield, après le match, a avoué qu’il a détesté le geste. Les gars ont été surpris, mais Merrifield est allé plus loin que les autres.
Je me demande sincèrement si c’était un call d’en haut ou si Schneider a décidé, de son propre chef, de bouger. On se doute que ça vient sûrement d’en haut.
Mais quand même : Berrios dominait. Et ça, même le gérant le reconnaît.
Il y a des limites à écouter aveuglément les stats avancées. Quand un lanceur va plus que bien et qu’il n’est qu’à 47 lancers, tu le gardes.
Surtout quand c’est Berrios, qui a eu une belle saison et qui a reçu 131 M$ pour lancer dans de tels moments pour le club.
La décision d’y aller avec Jose Berrios au lieu de Chris Bassitt était controversée, mais finalement, avec du recul, elle a été la bonne.
Ceci dit, avec ce qui s’est passé, ça annule tout.
Les Jays ont donc amené Yusei Kikuchi, qui a hérité d’un coureur sur les coussins. Cela ne lui était jamais arrivé de l’année et il a accordé les points qui ont fait la différence.
Et pendant ce temps-là, Bassitt n’a pas lancé en séries. Les Jays ont perdu sans envoyer le deuxième meilleur partant du club sur le monticule.
Est-ce que les gars vont vouloir continuer de jouer pour Schneider, qui doit être jugé pour une telle décision? La question doit absolument se poser en ce moment.
Est-ce que les agents libres du club vont décider qu’ils ne veulent pas continuer avec les Jays si un changement de gérant n’a pas lieu? Est-ce que Berrios va vouloir rester avec Schneider?
John Schneider, pour citer le collègue Pierre-Olivier Poulin, a été à l’école de Dave Roberts.
Rappelons que le gérant des Dodgers ne prend pas toujours les meilleures décisions lors de la saison des lattés à la citrouille…
Les comparaisons avec Blake Snell et Kevin Cash (Série mondiale de 2020) ont aussi émané. Et ce n’est pas exactement faux, au fond.
Bref, on a hâte de voir la direction répondre à certaines questions.
Mais ce n’est pas tout ce qu’il faut retenir. Le fait de voir les Blue Jays ne pas frapper avec des coureurs en position de marquer a vraiment fait mal au club.
Mais Vladimir Guerrero Jr. se mérite vraiment la palme du pire jeu. Alors que Bo Bichette était au bâton et que George Springer était devant lui au troisième but, Vladdy s’est fait épingler au deuxième but.
Avec deux retraits, évidemment.
Comme on peut le voir, Vladdy regardait ailleurs sur le jeu. Sonny Gray s’est touché la casquette et Carlos Correa a compris ce que cela voulait dire : il est allé épingler le coureur pour mettre fin à la manche.
Vladdy regardait ailleurs. On l’a dit, ça?
On a beau dire qu’il y avait tellement de bruit que les gars ne s’entendaient pas parler (son entraîneur au troisième but ne pouvait pas l’entendre), mais quand même.
Mais outre ça, le club s’est pointé devant les lanceurs des Twins sans conviction. Cela donne la chance à Édouard Julien de faire un bout de chemin en séries, ce qui est extraordinaire.
Mais à Toronto, des questions se posent.
Ceux qui ont regardé le match le savent : les Jays n’avaient aucune chance de gagner. Ils jouaient mal et ils avaient l’air découragés.
Ils n’ont pas défendu Cavan Biggio, qui s’est fait rentrer dedans en fin de match. Il n’y avait aucun esprit de corps.
Le club a donc aidé les Twins à gagner une série pour la première fois depuis 2002. Mais là, ce sont les Jays qui ont sept revers de suite en séries.
Mais moi, ce qui me fascine, c’est que les six dernières sont avec le groupe actuel… qui n’a d’ailleurs marqué qu’un point en 18 manches cette semaine.
En 2020, le club s’est fait balayer par les Rays. En 2022, les Mariners ont balayé les Blue Jays à Toronto. Et cette saison, les Twins ont gagné.
Les joueurs actuels n’ont donc rien gagné.
Est-ce que de gros changements attendent les Blue Jays? On peut penser que oui, à la lumière de ce qu’on voit.
Un gros hiver attend les Jays, je pense.
