Congédiement de Charlie Montoyo : le remède dont les Blue Jays avaient besoin?

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Charles-Alexis Brisebois

Publié le 13 juillet 2022 à 17h47

Ce midi, alors que le marché des agents libres commençait à peine au hockey, donc en pleine éclipse médiatique au Canada, les Blue Jays de Toronto ont montré la porte à Charlie Montoyo. Il est devenu le troisième gérant (Joe Maddon et Joe Girardi) d’une équipe avec un vilain enclos des releveurs à perdre son emploi cette année.

Le gérant, qui était en poste depuis le début de la saison 2019, était dans les rumeurs en raison des insuccès des Blue Jays depuis un petit moment.

Est-ce que Montoyo était un vilain gérant? La réponse est non. Il n’avait pas perdu son vestiaire et l’homme était absolument apprécié de tous.

Les Blue Jays manquaient de ressources et le DG Ross Atkins l’a dit lui-même : une partie de la responsabilité retombe sur la direction.

Mais clairement, même si Montoyo avait un contrat pour encore un an et demi (en début d’année, les Jays avaient activé une option pour 2023), on ne sentait plus qu’il était l’homme de la situation pour ce que les Jays vivent.

Est-ce qu’un club qui n’aspire pas à la Série mondiale lui donnera une seconde chance éventuellement? C’est possible, oui. Mais même si le club voulait que ça fonctionne avec Charlie Montoyo, disons que le timing est drôle, autant sur qu’hors du terrain.

En quatre ans, Montoyo a maintenu une fiche de 236-236 – en plus de deux défaites en séries en 2020. Il a fait progresser le club depuis 2019, suite à une saison de 95 défaites, et il a traversé les années de pandémie avec les boys en jouant à Buffalo et à Dunedin en 2020 et 2021. Ce ne sera pas oublié.

L’homme était absolument apprécié et la manière dont il a géré le dossier Mark Budzinski, le coach au premier but qui est en deuil de sa fille, en dit long.

Mais les Blue Jays voulaient plus qu’un bon gars. On sentait visiblement qu’il n’avait plus ce qu’il fallait pour passer au prochain niveau.

La discussion avait lieu depuis un bon moment et la décision a finalement été prise.

Est-ce qu’on voulait simplement s’assurer que Montoyo, qui a appris dans tous les rôles possibles au sein de l’organisation des Rays pendant 20 ans, n’avait bel et bien plus de jus? Qui sait.

Questionné anonymement, un vétéran du club affirme même qu’il n’est pas surpris de voir que son gérant a perdu son emploi.

Cette saison, on sentait Montoyo plus essoufflé. Il se fâchait rapidement envers les arbitres et clairement, cela traduisait une pression de gagner.

Mais bon. Sans lanceurs de qualité de bonne quantité dans l’enclos, il est dur de gagner…

Les Jays n’avaient pas livré, jusqu’à présent, le film que Vladimir Guerrero Jr. avait promis et le jeune groupe des Jays va connaître la vie sous un nouveau gérant (par intérim), soit John Schneider.

Il était, cette saison, le coach de banc des Blue Jays de Toronto.

Notons qu’il va finir la saison. Il n’y aura pas de scénario en vue où Russell Martin, comme Martin St-Louis chez le Canadien, débarque de nulle part.

Notons que l’ancien des Expos Casey Candeale, qui était le gérant dans le AAA à Buffalo, sera le nouvel entraîneur de banc pour finir la saison 2022 et pour assister Schneider. Les Jays doivent souhaiter que sa prise de décisions aidera le club puisque le système restera passablement le même.

Autant j’aimais bien Montoyo et je suis ambigu à savoir si le congédiement (et son timing) est une bonne chose, autant je suis content de voir Schneider, un gars qui a de l’énergie, prendre le contrôle du banc. Je suis aussi content qu’on ne pige plus dans le sac à entraîneurs pour recycler un vieux de la vieille.

Pourquoi? Parce qu’il était mon candidat de prédilection quand, après la saison 2018, John Gibbons a quitté au profit de Montoyo. J’avais pondu un papier sur lui en 2018 à ce sujet.

Schneider, c’est un gars qui a été repêché en 13e ronde en 2002 par Toronto. De 2002 à 2007, il a joué dans les filiales du club, allant jusqu’au AAA. Il a joué 311 matchs dans les mineures (et aucun dans les Majeures), tous dans l’organisation torontoise.

Puis, par la suite, il a commencé son parcours comme gérant. Il a toujours géré dans l’organisation de Toronto et il a gagné trois championnats : 2011, 2017 et 2018.

En 2017, à Dunedin, il a gagné avec des gars comme Vladimir Guerrero Jr., Bo Bichette, Danny Jansen, Lourdes Gurriel Jr. et Cavan Biggio.

L’année suivante, en sachant que les meilleurs espoirs du club allaient être au New Hampshire dans le AA, c’est lui qu’on a mis en charge. Bichette, Vladdy, Lourdes et Biggio y étaient encore, tout comme Santiago Espinal et Jordan Romano.

Il a donc grandi avec les jeunes et il est à Toronto depuis 2019 dans différents rôles. Cette année, il avait été promu comme entraîneur de banc, ce qui en disait long sur les intentions du club, avec du recul.

L’ancien receveur, qui est évidemment triste de voir son ami perdre son emploi, est quant à lui heureux d’avoir sa chance… et il n’a rien volé.

Est-ce que cela va tout changer? Je ne sais pas. Peut-être que les Blue Jays ont besoin de ressources sur le terrain (et quand je dis peut-être, je veux dire assurément… surtout pour les lanceurs), mais peut-être que la voix de Schneider, qui a gagné avec les jeunes, aidera.

Les attentes seront élevées pour Schneider puisque les prochaines semaines seront intenses avec la date limite qui approche et le repêchage qui est à nos portes.

Mais il devra gagner. Et vite.

En ce moment, les Blue Jays sont en position de faire les séries, mais disons que les Mariners, les Orioles, les Guardians et d’autres formations poussent. Sans compter les Red Sox et les Rays…

Est-ce que les Blue Jays paniquent? Difficile de le dire. Par contre, outre l’expérience, il est difficile de trouver un meilleur candidat que Schneider, qui fera ses débuts ce soir comme gérant à temps plein de son équipe depuis 2002.

Voici d’ailleurs son tout premier alignement en vue du match de ce soir.

À court terme, Schneider devra gérer ce soir contre Philly et lors de la série de quatre matchs contre les Royals. Ce sont tous des matchs qui auront lieu à Toronto.

Il aura d’ailleurs un petit coup de main des Royals, qui ont pas moins de 10 joueurs qui ne sont pas vaccinés et qui ne feront donc pas le voyage au Canada.

On oublie Andrew Benintendi à Toronto… et même chez les Yankees?

Après? Ce sera la pause des étoiles… et il devra être prêt pour une deuxième moitié de saison où les erreurs ne seront pas permises.

Tags:

Blue Jays de Toronto, Charlie Montoyo, John Schneider

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