Selon une étude, les changements climatiques favorisent les longues balles

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Pascal Harvey

Publié le 15 avril 2023 à 10h00

Nous savions que le Coors Field à Denver favorisait les cogneurs de circuits en raison de l’altitude et de son impact sur la pression. Grâce aux résultats d’une étude initiée en 2010, nous savons maintenant que les changements climatiques ont un impact sur la puissance dans le baseball majeur.

L’étude, publiée dans le Bulletin of the American Meteorological Society par des chercheurs de Dartmouth College et dont la Presse a obtenu copie, mentionne que l’air chaud offre moins de résistance aux matières et que par conséquent, les balles voyagent mieux et avec plus de puissance.

Les chercheurs ont échantillonné plus de 100 000 matchs de baseball et plus de 200 000 balles frappées pour en arriver à leurs constats. Les scientifiques ont tenu compte des conditions météorologiques et des stades afin d’étoffer leurs résultats.

Ainsi, les frappeurs qui évoluent dans un stade tel le Wrigley Field à Chicago ont été plus impactés, car la plupart des matchs y sont disputés en journée, au moment où la chaleur y est plus intense. À l’inverse, le Tropicana Field à Tampa Bay, le seul stade couvert en permanence encore existant dans le baseball majeur, est la scène de moins de puissance reliée au réchauffement des températures, car le climat y est contrôlé.

L’influence n’est pas énorme, mais des fois, quelques mètres ou même centimètres peuvent faire toute la différence entre un ballon capté et un coup de circuit.

Selon l’étude, chaque degré Celsius supplémentaire ajouterait 1,8 % de chance de voir la balle traverser la clôture.

Mais détrompez-vous : la chaleur n’est pas le principal facteur qui fait que la balle se retrouve plus souvent hors des limites des stades. L’angle avec laquelle les frappeurs font contact avec la balle, le force des athlètes, la conception de la balle et la taille des coutures sont des éléments plus importants qui expliquent l’augmentation de la puissance au baseball depuis les dernières décennies.

Bien évidemment, les lanceurs qui lancent de plus en plus fort ajoutent aussi au fait que quand le frappeur arrive à faire contact avec la balle, le résultat s’avère fracassant.

Certains stades, de par leur configuration, continuent de favoriser la puissance au bâton. Le facteur éolien entre aussi en ligne de compte lors de certains matchs.

En bref, les changements climatiques influencent en partie la distance avec laquelle les balles sont frappées et ce n’est que le début car depuis 2010, les chercheurs ont évalué que 500 balles ont résulté en un coup de circuit en raison de la chaleur. Il faut donc s’attendre à ce que cette influence grandisse au fil du temps.

Selon leurs estimations et en fonction des prévisions liées au réchauffement de la planète, 192 coups de circuit supplémentaires seraient frappés par année d’ici 2050 et 467 d’ici 2100.

Même si les dirigeants du baseball majeur font des efforts pour que la balle soit moins vivante en influençant sa fabrication, la sort de la planète appartient plus au collectif des humains qui l’habitent et qui peuvent en prendre soin en ayant une influence sur les changements climatiques.

Tags:

La Presse, MLB

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