Une Série mondiale plate comme jamais

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Maxime Lauzier

Publié le 29 octobre 2019 à 13h00

Suis-je le seul ici à trouver cette Série mondiale jusque là… plate?

Du haut de mes « presque » 44 années de vie, du baseball et des Séries mondiales j’en ai vu et de tout genre, mais celle-là, pardonnez-moi, quel ennui.

On s’attendait à de terribles duels entre lanceurs, on se retrouve avec des matchs ternes où le suspense s’évapore après cinq ou six manches, mais où les parties sont encore plus longues. On s’attendait à voir les Nationals célébrer chez eux un titre qui aurait ravi bon nombre de partisans ici au Québec. Rien n’y fit, les Astros n’ont pas eu à forcer pour s’imposer trois fois de suite dans la Capitale.

Ces matchs me font autant d’effet qu’un match de Ligue Cactus au début du mois de mars, voire même moins.

La Série de l’ennui

Cinq matchs ont déjà été joués et pour dire vrai, je n’ai rien eu à me mettre sous la dent. Rien ne m’a excité, rien ne m’a fait lever de mon sofa ou même donner envie de texter un de mes chums pour lui dire « WOW, t’as vu ça, quelle action! ». Au lieu de ça, il m’arrive de changer de poste quelques minutes alors que le match n’est même pas fini. Anyway, le vainqueur, on le connait après six manches.

Les Astros nous avaient définitivement habitués à mieux. Rappelez-vous le match 5 de la finale de 2017.

https://twitter.com/raford3/status/1189175201449295873?s=20

Mis à part le premier match qui a offert un peu de suspense (5-4 pour les Nats), les autres ont été soporifiques. Entre les tentatives répétées de lancers au premier but, les frappeurs qui sortent sans cesse de leur boîte et les interminables changements de lanceurs, cette finale met définitivement à l’épreuve le courage des plus durs. Chaque lancer prend autant de temps qu’une tentative de field goal au football.

Deux rencontres ont duré plus de quatre heures, et ce, pour notre plus grand plaisir (ironie!!). Pourtant, les règles de ce sport sont les mêmes qu’il y a 30 ans, neuf manches, 27 retraits à faire de chaque bord. Une rencontre qui durait deux heures il y a 20 ans dure deux fois plus longtemps aujourd’hui.

J’ai grandi à l’époque du baseball où l’as lanceur était prévu pour le match 1, 4 et 7. J’ai désormais le droit à un baseball expérimental où des ouvreurs lancent en Série mondiale et font ce qu’ils peuvent pour tenir quatre manches et deux tiers.

Cette grande finale ne serait pas proscrite pour les cardiaques tant de suspense il n’y a pas.

Je pensais être le seul, mais FanGraphs Baseball ne s’y trompe pas non plus.

https://twitter.com/fangraphs/status/1189165257836642304?s=20

À date, il n’y a eu qu’un seul changement de meneur au score au cours d’un même match, c’était encore au match numéro un. Il n’y a eu aucun retournement de situation après une cinquième manche dans aucun des matchs. Dès qu’une équipe a pris les devants, elle les a gardé. Roberto Osuna n’a pratiquement pas eu l’occasion de saboter une fin de rencontre, c’est pour dire!

Pas de match 7, s’il vous plait!

Cette finale 2019 manque cruellement de tout. Et ce n’est pas le duel de ce soir entre Verlander et Strasburg qui sera là pour me redonner le goût. Le mal est déjà fait. J’ai envie que cela se termine ce soir et que les deux acteurs principaux de ce fiasco nous épargnent un match ultime. J’ai assez souffert.

Les plus anciens se rappelleront de la Série mondiale de 1991, où cinq des sept matchs se sont joués par un point d’écart, dont quatre sur un walk-off. Sans doute la plus belle finale de l’histoire du baseball.

https://twitter.com/grantmcauley/status/1186646451310473217?s=20

Les moins anciens n’auront qu’à remonter à 2016 où la finale entre les Indians et les Cubs s’est étirée jusqu’à la 10e manche du septième match pour comprendre ce que frissonner pour une Série mondiale veut dire.

https://twitter.com/TodayintheMLB/status/955544685900107776?s=20

Allez, que tout cela se termine au plus vite. Merci, bonsoir!

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