Une peine d’amour qui subsiste 25 ans plus tard

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Maxime Lauzier

Publié le 12 août 2019 à 11h00

La décennie 1990 marque une époque sombre pour les amateurs de sport québécois.

Certes, il y a eu des événements de réjouissance, tels la Coupe Stanley du Canadien de Montréal en 1993 et le retour des Alouettes de Montréal en 1996, cependant, plus de moments noirs ont commémoré la décennie que de moments de réjouissance.

Un peuple en deuil

La ville de Québec a perdu ses Nordiques chéris en 1995 et, pire encore, juste pour tourner le fer dans la plaie, les a vus gagner la saison suivante les grands honneurs au Colorado. De plus, alors candidate pour devenir ville hôtesse des Jeux olympiques de 2002, la ville de Québec s’est fait damer le pion par sa rivale de Salt Lake City.

Vers la fin des années 90, les Canadiens commençaient leur décente aux enfers avec ce qui deviendrait les pires saisons de la riche histoire du club. Il y a sans doute un lien à faire avec le départ de Patrick Roy en 1995. Même les Roadrunners de Montréal ont quitté! Tout cela, sans compter, pour juste un peu moins de la majorité des Québécois, l’échec du référendum de 1995.

Stade
Photo : Maxime Trudeau

Malgré toutes ces frustrations d’un peuple, rien ne peut, pour plusieurs, effacer la peine de la grève des joueurs de la MLB du 12 août 1994. Elle marque, en quelque sorte, le reste de la décennie.

Pourquoi nous, encore?

25 ans jour pour jour, la douleur subsiste encore dans le cœur des amateurs de balle. Enfin, c’était à notre tour de rêver en grand, vivre la joie de voir notre équipe être favorite pour remporter le sacre suprême. Être porté et bercé par l’espoir de voir quelque chose de plus grand que nous se réaliser. Après les deux titres de la ville de Toronto, c’était au tour de Montréal d’être couronné. Non, ce rêve on nous l’a enlevé. On l’a enlevé sans pitié, sans remords.

C’est lorsque l’on aime le plus qu’on est le plus blessé. Les Expos de Montréal, les Québécois les ont aimées, les surnommant même nos Amours, tel l’on appelle la tendre moitié de sa vie, tel par le mot Amour tout simplement, car il n’y a rien de plus fort pour désigner autrement la chose. Les partisans ont été blessés et plusieurs n’ont jamais été en mesure de pardonner. Trop mal, trop peur d’être blessé de nouveau.

L’année suivante, c’était le début de la fin. On a beau eu essayer de rallumer quelque chose avec les exploits de Vladimir Guerrero et le projet du stade au centre-ville, le brasier s’éteignait à petit feu, lentement.

Vladimir Guerrero Expos
Photo : The Atlantic

On a beau vouloir couvrir l’événement de toutes les façons possibles, c’est la douleur ressentie que l’on se souvient. On a beau commémorer des événements X de la grande histoire des Expos, des anciens joueurs, bref, toute cette joie ne peut masquer la peine de 1994.

Le retour des Expos se fera. La vie nous en doit une. De bonnes choses arrivent aux bonnes personnes. Ça arrivera, ça arrivera…

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