Un ancien commentateur des Expos pense que la grève de 1994 a tué l'équipe

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Maxime Lauzier

Publié le 24 novembre 2019 à 7h30

Aujourd’hui commentateur des matchs des Marlins de Miami, Dave Van Horne est un pionnier dans son domaine.

Le vétéran commentateur vient de compléter sa 51e saison derrière un micro. Il fut rattaché à la description des matchs des Expos dès 1969 et ce, jusqu’en 2000. Depuis 2001, il fait vivre aux amateurs des Marlins le quotidien de leur équipe favorite.

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Dave Van Horne, alors avec les Expos. – Photo : Society for american baseball research

Dans sa tête, il n’y a aucun doute possible, le conflit de travail qui a eu pour effet d’écourter la saison 1994 et du même coup d’annuler la tenue de la Série mondiale aura eu raison des Expos de Montréal.

Pendant tout l’été, le projet de construction d’un nouveau stade au centre-ville pouvant accueillir environ 39 000 personnes était dans les discussions. La grève a tué cette initiative et les espoirs de l’équipe de jouer dans une série mondiale.

Le coup fatal pour les amateurs

Selon Van Horne, la tournure des événements a eu l’effet d’un coup dévastateur pour l’équipe et les supporteurs et scellé le destin d’une franchise qui avait du mal à gagner et à attirer les amateurs dans le stade depuis le milieu des années 80. C’était le chant du cygne.

De l’avis de plusieurs personnes, l’annulation du reste de la saison et de l’après-saison, ainsi que de la fameuse vente de feu au printemps 1995, ont plongé un poignard dans le cœur des fans des Expos, du soutien des entreprises et des médias. La franchise n’était plus économiquement rentable à Montréal.

Des voix s’ajoutent

Joe Castiglione est la voix des Red Sox depuis 1983. Selon lui, la grève de 1994 aura eu un effet dévastateur au Canada en général. Il est impératif de croire que ce conflit a sonné le glas pour les Expos à Montréal, mais la concession des Blue Jays n’a jamais été la même depuis selon ses dires. Il ajoute que le conflit de 1981 a eu ses effets, mais celui de 1994 secoua les fondements mêmes de ce sport.

Le mot de la fin revient à Howie Rose, membre de l’équipe de description des matchs des Mets depuis 1996.

« Je ne suis pas sûr que le baseball se soit complètement remis de la grève de 1994. Depuis l’ère des stéroïdes jusqu’aux modifiées d’aujourd’hui, il semble qu’il y ait toujours eu des efforts artificiels pour créer un intérêt pour un jeu qui était autosuffisant à l’époque. Ce jeu se vendrait mieux s’il était un peu plus organique. J’ai peut-être ressenti un vide à l’automne 1994, mais demandez aux fans de Montréal comment ils se sont sentis. La grève et ses conséquences ont coûté leur équipe. »

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