Santiago Espinal et son parcours tout à fait unique

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Daniel Birru

Publié le 5 juillet 2022 à 10h00

Pour accéder au stade où il en est aujourd’hui, de joueur de deuxième but régulier au sein d’une équipe aspirante aux séries, Santiago Espinal a emprunté un chemin pas tout à fait habituel, si on le compare aux autres joueurs de son calibre. Le progrès qu’il a fait ces dernières années pour s’y rendre mérite qu’on y porte une attention particulière.

Pour comprendre, il faut d’abord remonter à ses débuts en tant que joueur de baseball, dès l’âge de cinq ans, en République dominicaine. Il y est tout de suite tombé en amour avec le sport. Ce n’est cependant que lors de ses années d’adolescence, lorsqu’est venu le temps de cogner aux portes des collèges américains, qu’il s’est rendu compte qu’il ne connaîtrait sûrement pas la carrière à laquelle il rêvait, puisqu’il n’avait toujours pas de diplôme du secondaire.

Sans entrer au collège, les dépisteurs des Ligues majeures n’auraient évidemment pas la chance de voir tout le talent que le jeune joueur avait en lui.

Jamais le jeune joueur n’a voulu permettre aux autres de lui mettre des bâtons dans les roues. Il a toujours eu la mentalité de surmonter les défis. Sa détermination et son talent lui ont ultimement donné raison, et les gens qui ont cru en lui n’ont pas du tout regretté leur choix de lui avoir donné les chances qu’il méritait, incluant Ken Kelly.

Le gérant d’une équipe de Ligue d’été collégiale de la Floride a d’abord dû retracer Espinal. Il se souvenait de lui seulement pour ses performances, lorsqu’il était arbitre d’un match de baseball dix ans auparavant. Il se souvenait de lui comme un joueur qui n’était pas le plus fort sur le terrain, mais qui savait trouver des trous pour faire faufiler des balles dans le champ – en d’autres mots, un joueur avec une bonne force de frappe, qui savait courir, et jouer défensivement.

Une fois qu’il a pu le retrouver, il lui a offert une chance dans son équipe, d’abord dans le champ centre.

« C’était vraiment la manière qu’il savait se comporter sur le terrain », décrit aujourd’hui Kelly, qui voit ce qu’est advenu de son ancien joueur.

Il connaissait une saison du tonnerre sur une équipe misérable, et il n’a jamais laissé le fait qu’il jouait sur une mauvaise équipe l’influencer d’une mauvaise façon. Il donnait vraiment son 100 % sur le terrain à chaque fois. Je quittais le terrain en pensant « on a ici tout un joueur » à chaque jour.

– Ken Kelly

C’était d’abord la confiance que Kelly avait en lui qui a poussé Espinal à apprendre l’anglais, sa seconde langue après l’espagnol, pour ensuite aller rejoindre sa mère à New York et ainsi compléter son diplôme d’études secondaires. S’il a dû mettre en veille son développement en tant que joueur pour quelque temps, pour se concentrer sur ce qui était important, il a rapidement remettre son rêve de carrière dans les Majeures sur les rails.

Pour ce faire, il a pu compter sur l’appui de Ken Kelly, qui l’a référé à Danny Price, entraîneur-chef d’alors pour le Miami Dade College. Alors qu’il était à la recherche d’un arrêt-court, Kelly lui a dit de donner une chance à son joueur de champ centre.

Et Espinal n’a pas fait regretter Kelly : dès sa première présence au bâton, il a envoyé une balle directement dans le champ gauche, et ce coup sûr a tout de suite convaincu Danny Price. Il le voulait dans son équipe, aucun doute là-dessus.

Espinal a fini par percer l’œil du dépisteur en chef des Red Sox de Boston, qui l’ont choisi au dixième tour en 2016, en tant que joueur de troisième but. Éventuellement échangé par les Red Sox aux Blue Jays, ceux-ci voulaient s’assurer qu’ils puissent bénéficier autant que leurs rivaux de cet échange, eux qui avaient été chercher Steve Pearce des mains des Jays, l’éventuel joueur par excellence des Red Sox lors de leur conquête de la Série mondiale de 2018.

Autant à l’époque qu’aujourd’hui, les Blue Jays gardent confiance qu’Espinal n’a pas encore atteint son plein potentiel, mais que ses meilleurs jours sont bel et bien devant lui.

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Blue Jays de Toronto, Santiago Espinal

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