Les Blue Jays : de trop actifs à trop passifs

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Maxime Lauzier

Publié le 23 janvier 2018 à 11h30

Lorsque Monsieur Anthopoulos tenait les guides des Blue Jays de Toronto, la Ville-Reine vivait dans l’émotion puisque l’ancien DG a permis à cette équipe d’atteindre, à deux reprises, la finale de l’Américaine. C’est lui qui a rallumé la flamme des Ontariens. C’est lui qui est derrière la résurrection du baseball au Québec, qui a permis à plusieurs Québécois de se détacher des défunts Expos pour se ranger derrière les Bleus de Toronto.

Pendant les six étés qu’il a siégé sur le trône du Rogers Centre, il a réalisé un coup fumant, une bombe, en mettant la main sur le joueur de troisième coussin vedette, Josh Donaldson. Un pacte qui a été réalisé le 28 novembre 2014 et depuis ce temps, le numéro 20 ne souhaite pas retirer son uniforme de couleur bleue. Ajouter un « MVP » au sein de son groupe, ça n’a pas de prix.

Un MVP restera toujours un MVP. Photo : Twitter @Sportsnet

Un peu plus tôt lors de ce mois de novembre 2014, il s’est « débarrassé » d’Adam Lind afin d’ajouter un pinceau très artistique à sa rotation. Marco Estrada, que je surnomme affectueusement l’artiste du monticule, est rapidement devenu l’une des pierres angulaires du noyau de partants. Le 28 juillet 2015, le grand Troy Tulowitzki devenait l’arrêt-court des Blue Jays de Toronto. Une autre claque puissante du DG de l’époque, même si cet ajout est souvent remis en doute.

Anthopoulos s’est également occupé de conserver les services de Jose Bautista en lui octroyant un contrat de 65 millions de dollars pour cinq ans, le 17 février 2011. Ai-je besoin de vous rappeler que Joey Bats a traversé 54 balles de l’autre côté des clôtures au préalable (saison 2010)?

Lors de son arrivée au sein de cette franchise, le système ferme était merdique. AA s’est occupé de le revigorer et ce remodelage lui a permis d’utiliser 14 pièces des mineures afin de réaliser plusieurs bonnes claques, dont celle de Josh Donaldson. Certains avancent qu’il a détruit le système ferme, mais laissent de côté ce petit détail lorsqu’il est question des transactions exécutées par Anthopoulos.

OK

Anthopoulos est coupable de la transaction incluant le Doc Halladay… Il a également envoyé un top espoir comme Noah Syndergaard dans un package deal afin d’acquérir le roi de la balle papillon, R.A. Dickey. Sans omettre l’accord monstrueux de 82 millions de dollars pour cinq ans qu’il a fait signer à Russell Martin. Le 30 juillet 2015, il s’est baissé les culottes afin d’acquérir David Price – en retour de Daniel Norris, Matt Boyd et Jairo Labourt -, qui n’a pas donné l’effet souhaité une fois la danse automnale amorcée.

Il n’a pas fait la besogne en séries. Photo : Denny Medley-USA TODAY Sports

Il n’a certes pas eu les pieds dans la même bottine. Il a été un homme d’action qui a réalisé de bons et de mauvais coups dans le but ultime de remporter un championnat. Il a échoué. Mais personne sur la planète baseball ne peut avancer qu’il n’a pas mis ses propres tripes sur la table. Cette passion a permis aux Blue Jays de devenir l’une des formations les plus populaires du circuit, où les partisans se battent pour passer le tourniquet. Depuis l’ère Anthopolous, les estrades débordent et cette franchise se démarque dans cette facette.

À la suite d’un parcours 2015 électrisant – ça, c’est l’automne du bat flip -, il a décidé de ne pas renouer ses liens avec l’équipe. La vision des Rogers et de Mark Shapiro était loin d’impressionner et de cadrer avec Alex Anthopoulos. Il a quitté vers les Dodgers et Ross Atkins s’est assis sur son siège. Un banc froid puisque AA ne l’utilisait pas pour se tourner les pouces… il était dans l’action et incapable de prendre un seul moment de détente.

Mission économie

Atkins a désormais comme mission d’économiser. De ne pas trop dépenser, mais d’offrir un bon produit aux partisans qu’a ramenés dans le stade son prédécesseur. Incapable de retenir Edwin Encarnacion, il avait prévenu le coup lorsqu’il s’est tourné vers Kendrys Morales. Il a ramené Jose Bautista pour s’en débarrasser comme un mouchoir à la suite de la dernière campagne.

Lors de la saison morte actuelle, pour regarnir le champ dégarni des Jays, il a signé Curtis Granderson et il a transigé afin d’amener Randal Grichuk au sein du groupe. Avant d’avoir ses deux « pions » sur l’échiquier, il a ajouté Yangervis Solarte et Aledmys Diaz à l’infield. Deux joueurs qui donnent une profondeur intéressante, sans changer le visage de l’avant-champ. Oui, ces joueurs sont tous des rabais, qui ajoutent peu de dollars à la structure financière des Jays. Ça ne coûte pas cher, donc le rapport qualité-prix est honnête.

Remplira-t-il un rôle important? Photo : J.B. Forbes

Rien ne ressemble au séjour d’Anthopoulos, qui avait un plan clair, alors que l’actuel est brouillon et démontre que l’organisation croit vraiment à une erreur de parcours en 2017. L’ajout de joueurs qui ne coûtent pas cher démontre clairement les ordres des Rogers. Boucher des trous avec des gars de « calibre » sans que ça coûte une tonne de millions. Atkins, contrairement à Anthopoulos, s’est plié aux exigences de ses boss.

Bref, certains chialaient lorsqu’Anthopoulos dansait et les mêmes qui hurlaient à cette époque jappent encore aujourd’hui parce que Ross Atkins a été forcé d’être plus passif et de ne pas lancer des millions dans l’univers.

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