La franchise des Champions d’Ottawa en péril?

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Maxime Lauzier

Publié le 2 août 2019 à 15h00

Le journaliste du Ottawa Citizen, Norman Provencher, a livré un papier concernant l’avenir de la formation des Champions d’Ottawa. Ces derniers évoluent au sein de la ligue Can-Am, entre autres, en compagnie des Capitales de Québec et des Aigles de Trois-Rivières.

Voilà maintenant cinq saisons que la formation ottavienne est dans le circuit du commissaire Miles Wolff. Malgré une saison championne en 2016, l’équipe tarde à attirer quotidiennement les amateurs au guichet.

En plus de connaître une autre saison difficile en ne jouant pas pour .500, la ville d’Ottawa a annoncé en juin dernier qu’elle révoquerait le bail des Champions, en raison de leurs difficultés financières. S’ajoutent à tout cela les coûts d’opération du stade qui continuent d’augmenter à raison de milliers de dollars par année.

Rien pour aider la situation des Champions.

L’état des choses

De son côté, le propriétaire des Champions et commissaire de la Ligue Can-Am, Miles Wolff, estime que la situation n’est pas aussi terrible qu’elle le laisse croire.

Et pour cause. Les partisans à Ottawa sont dédiés à leur formation, comme le démontre Provencher dans son article, s’entretenant avec deux partisanes depuis les débuts de la franchise.

Sans tomber dans un éditorial sans fin, la situation dans son reportage se lit comme suit : la situation problématique des Champions se situe à deux endroits bien distincts.

Premièrement, la formation ottavienne n’accorde pas assez d’importance au sentiment d’appartenance que les partisans pourraient développer envers l’équipe.

En 2016, après le championnat de l’équipe, les Champions auraient dû miser sur une image de marque forte et percutante avec les partisans d’Ottawa, mais aussi de Gatineau.

La présence de Sébastien Boucher aurait certainement pu être davantage mise de l’avant. D’autres joueurs québécois ou canadiens auraient pu se joindre à l’équipe.

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Crédit photo : Marc Lafleur

Il faut aussi savoir que Phillippe Aumont n’était pas disponible à ce moment pour les Champions…

Alors, on croit plutôt que les Champions ont remporté leur championnat « par chance », plutôt que de créer une dynastie comme les Capitales de Québec l’on fait de 2009 à 2013.

Deuxièmement, la question se pose à savoir si la ville d’Ottawa est prête à se ranger derrière une équipe de baseball au sein d’une ligue de développement, plutôt qu’une équipe du baseball professionnel.

De 1993 à 2007, les Lynx d’Ottawa (niveau AAA) ont fait vibrer les partisans d’Ottawa sans jamais vraiment perdre l’engouement jusqu’à la vente de l’équipe.

Avec les Sénateurs d’Ottawa (LNH), le Rouge et Noir (LCF) et le Fury (USL) bien établis dans la région, il est difficile de faire une place aux Champions. À moins que l’équipe n’y mette du sien en développant le marché d’Ottawa, mais aussi de Gatineau.

Et si on pouvait sauver le baseball à Ottawa?

Au fil du texte de Provencher, il est possible de constater que le baseball pourrait avoir une place importante au sein de la capitale fédérale. Or, on ne semble pas vouloir mettre en plus les éléments nécessaires pour y parvenir.

Le journaliste s’entretient d’ailleurs avec Craig Hyatt, un professeur à l’University Brock en banlieue de Toronto. Hyatt mentionne qu’il serait possible de créer un engouement très fort pour les Champions. Il faut seulement mettre les efforts marketing.

« N’importe quelle équipe qui possède un bon département marketing avec un plan concret peut faire d’une ville, une ville de baseball.

Nous ne sommes plus en 1957, on ne peut pas juste ouvrir les portes du stade et accueillir les partisans. Les gens ont d’autres options pour se divertir. » – Hyatt

Le produit offert par les Champions d’Ottawa pourrait certainement être à la hauteur des attentes des partisans. Des partisans fiers, dédiés et surtout, passionnés par leur équipe. Si Provencher soutient que l’aspect promotionnel des Champions s’améliore, cela ne semble pas de transposer aux guichets.

Il faudrait aussi que le rêve ultime de Miles Wolff se réalise. Celui de vendre l’équipe à des intérêts locaux pour la pérennité.

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Crédit photo : Marc Lafleur

En toute transparence, si le propriétaire n’arrive pas à vendre la formation des Champions d’ici l’automne, l’avenir de l’équipe ottavienne pourrait certainement être compromise… à moins que les Expos reviennent dans un avenir très rapproché.

Les Champions d’Ottawa peuvent-ils survivre au sein de la Ligue Can-Am d’ici le retour des Expos ?

Pour lire le papier de Norman Provencher du Ottawa Citizen, cliquez ici.

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