Mike Trout : À la poursuite de Babe Ruth

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Maxime Lauzier

Publié le 18 mai 2018 à 11h30

Mike Trout est dans une classe à part. On n’en parlera jamais assez. Nous avons sous les yeux, tous les jours, le prototype du joueur de baseball parfait. Il maîtrise les cinq outils comme pas un avant lui. Tous croyaient qu’on avait jeté le moule lorsque Willie Mays s’est retiré. Trout refaçonne ce mythique moule.

À l’unanimité (presque), il est choisi meilleur joueur du baseball avant chaque saison dans tous les pronostics existants. Il y a Mike Trout, et il y a les autres. La bataille au meilleur deuxième est beaucoup plus excitante. En lui remettant d’office cette position de tête, on ne prend même pas le temps d’y voir une concurrence. C’est de cette façon qu’une légende prend vie.

Chaque saison, il réécrit une histoire incroyable. 2018 ne fait pas exception. Dans l’ombre de son collègue japonais, qui, avouons-le, attire un peu plus de projecteurs, il accumule les performances. Il est en voie de connaître la meilleure saison de sa carrière. Et, tenez-vous bien, peut-être la meilleure saison de l’histoire du baseball.

Un WAR démesuré

En se basant sur le rythme auquel son WAR progresse, il pourrait établir un nouveau record avec 14,2 pour une saison. Un dénommé George « Babe » Ruth avait terminé la saison 1923 avec un WAR de 14,1. Le Wins Above Replacement est une statistique avancée qui permet, avec un savant calcul incluant une panoplie de statistiques, de mesurer l’apport d’un joueur à son équipe. En contribuant démesurément dans tous les aspects d’une partie de baseball, Trout fait exploser cette statistique. À sa septième saison, on le voit déjà rattraper plusieurs membres du Temple de la renommée qui ont bravé durement pour immortaliser leur carrière bien méritoire.

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Je suis d’accord, il est bien tôt en saison pour avancer de tels pronostics. Mais la quête en soi est digne de mention. Le plus fabuleux dans tout ça, c’est qu’on ne s’attend à rien de moins d’un athlète comme Mike Trout. « C’est normal, c’est Mike Trout ». Par contre, il ne faut absolument pas perdre de vue l’ampleur de ces accomplissements. C’est si facile de l’oublier. Le gars nous a habitués à être le meilleur. Ses standards de performance sont immensément plus élevés que ses plus proches compétiteurs et malgré tout, de main de maître, il les renforce année après année.

Enfin entouré…

Cette année, les Angels l’ont entouré. Le baseball étant ce qu’il est, un joueur ne fait pas un alignement. Pour la première fois de sa carrière, il ne fait pas cavalier seul. Ce n’est pas parfait, mais on sent qu’un bataillon prend forme. Les Angels gagnent des matchs de baseball et leur général démontre tout son savoir-faire.

Trout et son coéquipier Shohei Ohtani. Photo: USA Today

On tend à oublier que le prodige n’a que 26 ans. Il ne fait que commencer. Si on maintient la logique, il atteindra son plein potentiel dans deux, trois ou quatre ans. À quelle marque s’attaquera-t-il à ce moment-là? Aura-t-il une compétition constante au sommet des chartes ou accroîtra-t-il sa supériorité? 

Mike Trout est déjà un hall of famer. En tant qu’amateur, je veux profiter de Mike Trout. Je veux vivre Mike Trout. Je veux être ce grand-père, péteux de bretelles, qui radote sans cesse avoir vu jouer ce merveilleux phénomène. Parce que oui, dans quelques générations, le nom de Mike Trout sera parmi ceux des plus grands de ce jeu. Et, enfin, je pourrai dire que j’étais là.

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