La pratique au bâton pourrait disparaître

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Maxime Lauzier

Publié le 17 décembre 2019 à 3h00

Depuis plus d’un siècle, elle est étroitement associée aux coutumes de ce sport au même titre que l’hymne national et la remise des alignements des deux équipes quelques minutes avant le début de chacune des parties.

La traditionnelle pratique au bâton sera-t-elle victime du temps et ainsi appelée à disparaître?

Sean McAdam couvre les activités des Red Sox de Boston depuis 31 ans et il se questionne à ce sujet dans la dernière parution du magazine Baseball Digest.

Ce sont les joueurs eux-mêmes qui s’interrogent sur la pertinence d’une telle pratique encore en 2019.

Selon eux, l’aménagement intérieur des nouveaux stades favorise la répétition d’élans au bâton au moyen d’espaces réservés à cet effet. En tout temps, ils peuvent parfaire leur position et les aspects techniques liés au contact du bâton avec la balle. Nul besoin d’installer la cage des frappeurs sur le terrain plusieurs heures avant le début des matchs.

Pour les joueurs, cette pratique d’avant-match comporte un aspect répétitif devenu aussi banal que d’enfiler leurs crampons et d’appliquer de la résine sur la partie la plus étroite de leur bâton.

Une vieille façon de faire

Introduite à la fin des années 1800, la pratique au bâton impliquait alors le lanceur partant qui se réchauffait en vue de son départ du jour en lançant des balles aux joueurs de position. Plus tard, afin de préserver les efforts de leurs partants, les équipes firent appel à des instructeurs collégiaux locaux pour faire le boulot. Aujourd’hui, ce sont les instructeurs de l’équipe qui se chargent de cet aspect d’entraînement quotidien.

Le questionnement concernant la pertinence de cette pratique ne date pas d’hier. Certaines équipes n’y voyant pas la meilleure façon de maximiser le temps de leurs joueurs ont rendu ce moment optionnel.

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Une pratique qui risque de disparaître. – Photo : The Athletic

De plus, dans des villes où la température devient une menace pour la santé des joueurs en raison de la chaleur et de l’humidité telles Atlanta, Arlington et certaines autres situées en Californie, de pouvoir faire des exercices répétitifs à l’intérieur devient un privilège pour eux.

En 2019, les technologies permettent de simuler à l’aide d’écrans et de lance-balles automatiques la configuration de tous les stades des Majeures. Bien des avantages permettant de ménager les efforts des joueurs dans un environnement contrôlé et spacieux sont déployés.

Du temps mieux investi

Aujourd’hui plus que jamais, les professionnels doivent se soumettre à diverses activités au quotidien. Chaque jour, ils assistent à des rencontres d’équipe ou individuelles, passent du temps dans la salle de musculation en plus de devoir passer chez le thérapeute sportif en fonction de leur état de santé. Bref, l’éreintante pratique au bâton n’a plus la cote auprès de la majeure partie de ceux-ci et les dirigeants penchent en leur faveur.

L’afflux de jeunes entraîneurs chaque année a pour effet d’incorporer de nouvelles façons de faire plus théoriques au moyen de séances vidéo permettant d’analyser les lanceurs adverses.

Ces améliorations permettent aux joueurs de sauver énormément de temps passé à l’intérieur de la cage. Il est permis de croire que ceux-ci passent 40 minutes de moins chaque jour au cœur de cet environnement.

Le mot de la fin revient à Bryce Harper des Phillies de Philadelphie. Selon le puissant cogneur, rien ne sert de frapper des longues balles durant les entraînements pour quelques partisans alors que notre métier est de le faire durant les matchs.

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