La «mort» du baseball expliquée en deux points : deuxième partie

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Maxime Lauzier

Publié le 6 septembre 2019 à 9h00

Tout récemment, je publiais un article sur ladite « mort » du baseball en lien avec les baisses d’assistances dans le baseball majeur. J’octroyais le phénomène au prix des billets et d’une journée baseball en soi ainsi qu’à la qualité du produit. Aujourd’hui, dans la deuxième partie de mon article, je vous parle de deux autres phénomènes reliés, expliquant, selon moi, les baisses d’assistances, soit la revente de billets ainsi que le nombre élevé de parties.

Un élément dont personne ne parle, mais pourtant!

Pour justifier la baisse des assistances dans les stades, il est apparu un nouveau phénomène qui n’existait pas au début de la décennie : le marché de la revente de billets.

Personnellement, mon premier réflexe pour consommer un événement sportif est d’aller sur des sites de revente, du genre Seatgeek, afin de comparer et trouver la meilleure offre. Avant, pour assister à un match, il fallait passer par le site web de l’équipe, se rendre directement à la billetterie de l’équipe ou encore acheter ses billets auprès du département des ventes. Sinon, on se faisait offrir des billets par une personne qui ne voulait ou ne pouvait y aller. Cela créait de l’achalandage. La seule revente était celle illégale des revendeurs à l’entrée du stade. Maintenant, avec la revente de billets, cela ne crée aucunement de nouvelles ventes externes, seulement du roulement d’inventaire interne.

Photo : Reuters – Eric Miller

Un abonné de saison, sachant qu’il ne pouvait pas assister à une partie X, s’arrangeait pour donner ses billets à un membre de sa famille, un ami ou bien ne l’utilisait tout simplement pas. Idem, toute mesure gardée, pour un détenteur d’abonnement partiel, flex ou acheteur unique. Maintenant, le partisan ne perd plus son argent et remet en vente ses billets sur un site de revente. Vous comprenez la logique?

Nombre de matchs élevé

De plus, dans le baseball, il est impératif de tenir compte du nombre élevé de matchs dans une saison. 81 parties locales, c’est 10 fois plus que le nombre de parties locales d’une saison de la NFL (8). Un match de la NFL devient, en quelque sorte, un événement en soi, tailgate en extra. Ils sont rares donc on peut plus ou moins se reprendre avec un autre match. Les équipes de la MLS jouent 17 parties locales, les équipes de la LNH et NBA en jouent 41. 41, ça reste quand même la moitié moins!

Avec 81 parties, c’est facile de reporter sa visite. C’est facile se dire que l’on attendra pour aller au stade afin de voir une équipe adverse en particulier et, inversement, que l’on n’ira pas voir une telle équipe.

Orioles
Photo: SI

De plus, les parties de la MLB se jouent particulièrement les soirs de semaines, contrairement au dimanche à la NFL (outre très rarement le lundi ou le jeudi) et la MLS qui jouent les fins de semaine aussi et à quelques occasions les mercredis soir. D’accord, la LNH et la NBA jouent aussi la semaine, mais on parle de principalement d’une ou deux rencontres par semaine.

La MLB joue tout le temps. Cinq (ou quatre) soirs semaine. Les familles ne peuvent pas nécessairement se rendre au stade pour une partie un mardi soir, surtout, compte tenu du contexte américain. Stade en ville et logis en banlieue, ou vice versa, donc, de ce fait, long trajet. Il n’y a pas vraiment de transport en commun, l’automobile est reine. Il y a congestion, c’est désagréable, déjà que l’adulte se claque le traffic soir et matin pour le boulot!

Enfin, il prime de noter que le baseball n’est pas le seul sport à faire face à ces phénomènes. La vie étant en constante évolution, la consommation du divertissement sportif l’est tout autant. Aux équipes et aux ligues d’innover et de trouver de nouveaux moyens d’attirer les gens à leur sanctuaire!

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