Le fait d’instaurer ou non un système de partage des revenus est au coeur du problème du retour au jeu en 2020 dans le monde du baseball.
Comme je l’expliquais plus tôt ce matin, la guerre est à son plus fort (peut-être pas, mais il y a un fossé de différences entre ce que les joueurs et ce que les proprios veulent) présentement et la possibilité de ne pas voir de baseball en 2020 semble, malheureusement, de plus en plus réelle.
Depuis des années, la MLBPA refuse d’instaurer un système de partage des revenus parce que cela mène directement à un plafond salarial. Rappelons que la MLB est la seule ligue majeure en Amérique du Nord à ne pas fonctionner avec un plafond.
Ce qu’il faut noter, c’est qu’il n’y a pas qu’une seule manière de faire progresser une entreprise de la trempe des ligues sportives. On peut, par exemple, instaurer un plafond salarial (comme la LNH l’a fait il y a 15 ans) pour s’assurer que toutes les équipes soient compétitives et fassent les séries.
Sinon, on peut s’assurer que les vedettes de la ligue aient le plus de chances possible de faire du gros cash.
Et dans un cas comme la crise sanitaire, tout le monde a son opinion sur la question. Mark Teixeira, par exemple, a vraiment fait réagir quand il a affirmé que les joueurs devraient céder pour 2020.
Parce que, dans toute cette histoire-là, pour les joueurs, il s’agit d’une question de principe. Céder pour 2020 donnerait le gros bout du bâton aux propriétaires.
Et ils ne veulent évidemment pas ça.
Est-ce que cela désavantage les plus petits marchés? Oui et non.
Après tout, les bonnes formations trouveront le moyen de se rendre en séries quand même puisque, tel que mentionné par Martin Leclerc dans son intervention du jour au 91.9 Sports, la LNH et la MLB ont envoyé sensiblement le même nombre d’équipes différentes en séries au cours des cinq ou dix dernières années.
Et ce, malgré le fait qu’il y ait beaucoup moins d’équipes en séries dans la MLB chaque année.
La question à se poser, c’est donc de savoir si un plafond salarial pourrait aider les Expos.
Parce que le modèle d’affaires du baseball a fait ses preuves à ce niveau-là, la taxe de luxe (qui est de plus en plus salée) permet aux équipes les plus pauvres de toucher un certain montant d’argent quand même… sans devoir se conformer à un plancher salarial.
Il n’est pas question d’une opinion ici ; ce ne sont que des faits. Après tout, les Rays – qui sont directement reliés au retour des Expos – ont réussi, au cours des dernières années, à avoir leur place au soleil malgré un petit budget et un stade désuet. Pourquoi? Parce que les bonnes équipes trouvent un moyen, que ce soit grâce à une bonne équipe de recrutement, grâce aux joueurs (évidemment) ou grâce aux entraîneurs.
Ultimement, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse ultime pour les Expos à savoir si un plafond salarial les aiderait ou pas. Le fait de ne pas en avoir instauré un en 1994-1995 a donné la situation qu’on connaît, mais les choses ont changé depuis ce temps-là.
Une chose est toutefois certaine : Stephen Bronfman et ses acolytes suivent la situation de près puisque les prochaines semaines dicteront une ligne de conduite pour le retour d’une franchise dans la métropole.
10e manche
- Il est clair que les joueurs ne veulent pas se faire avoir. 40 % des revenus seront perdus en raison des matchs à huis clos, mais les contrats de télévision sont aussi importants. Si les proprios acceptaient d’ouvrir leurs livres pour expliquer aux joueurs la valeur des contrats de télévision, cela aiderait les joueurs à accepter le partage des revenus.
