Il y a un prix à « juste payer »

Actualité

Maxime Lauzier

Publié le 6 février 2020 à 4h00

En tant que citoyen de la Red Sox Nation, la soirée de mardi a été difficile. J’essayais de garder la tête froide en regardant Mookie Betts, un produit de la maison, un MVP, un Gant doré, partir de l’autre côté de l’Amérique. J’essayais de me faire à l’idée que David Price, celui qui avait mené Boston à la Série mondiale en 2018, alors que tout le monde avait perdu foi en lui, allait maintenant porter un uniforme bleu et blanc (et pas celui des Jays, là…).

Dans les derniers jours, j’ai lu, écouté et regardé tout ce que je pouvais pour comprendre et accepter ce qui s’était passé. J’ai surtout lu et entendu beaucoup d’absurdités sur lesquelles je voudrais faire le point avec vous aujourd’hui.

La taxe de luxe, ça fait mal!

John Henry
Les propriétaires des Red Sox riaient jaune dans les dernières années. Photo : Athlétique

Tout d’abord, j’ai beaucoup lu et entendu: « Un MVP, un ace lanceur, ça se paie. Alors tu paies et tu la fermes. » C’est ce que voulaient les citoyens de la Nation, et c’est ce que les Red Sox ont fait au cours des dernières années. Mais les équipes qui empruntent cette voie en paient maintenant le prix, et ce n’est pas donné, surtout quand on est un récidiviste.

Le règlement de la taxe sur l’équilibre de compétitivité, ou la taxe de luxe pour les intimes, a coûté cher aux Red Sox dans les dernières années. En plus des salaires exorbitants, plus de 7.2 millions$ sont partis en fumée pour payer la Série mondiale de 2018. En 2019, c’était près de 13 millions $ pour… ne pas faire les séries. Sans le départ de Betts et de la moitié de Price, les Red Sox allaient payer plus de 14 millions $ en 2020. Oui, les Red Sox sont un gros marché bien riches, mais ça ne change pas que donner de l’argent au commissaire Manfred juste pour le fun aura des conséquences à long terme.

Les conséquences de demain

Les millions de dollars payés en taxe de luxe mettent en périls l’avenir de l’équipe. Les Red Sox peuvent difficilement investir ailleurs, dans le développement de jeunes joueurs par exemple. Leur meilleur espoir, Tristan Casas, occupe le 77e rang sur MLB Pipeline et leur deuxième avant hier soir, Bobby Dalbec, est exclu du top-100. En comparaison, les Rays de Tampa Bay en ont quatre dans les 25 premiers (et ils font les séries…). C’est sans compter que les Red Sox s’exposaient à perdre des choix au repêchage si leur masse salariale restait encore au-dessus des 208 millions $.

boston-red-sox-tristan-casas-mlb-draft-2018
Tristan Casas est le premier espoir des Red Sox, mais le 77e au total. -Photo: AP

Une équipe de chaudrons?

J’ai aussi lu que « ça sent la reconstruction » et qu’on devait faire une croix sur la saison et même la prochain décennie. Paul Francis Sullivan du Locked on MLB Podcast a même comparé les Red Sox de 2020 à la déconfiture des Pirates de Pittsburgh des dernières années.

Les Red Sox sont encore une équipe compétitive. Betts était un joueur clé, mais il n’était pas seul sur le terrain contre neuf. Chris Sale, Xander Boegarts, Andrew Benintendi, J.D. Martinez, Eduardo Rodriguez, Rafael Devers sont-ils devenus des chaudrons sans talent soudainement? Et regardez ceux qui remplacent Betts et Price. Alex Verdugo a un des avenirs les plus radieux du baseball devant lui. Et que dire de Brusdar Graterol! J’en oublie presque le nom de Davi… (Ou était-ce Carey Price?)

https://www.facebook.com/Twins/videos/504489557019810/

Bref, Red Sox Nation, levez-vous. Ayez confiance en votre équipe, sur le terrain et dans les bureaux. Chaim Bloom a pris une décision difficile pour sortir l’équipe d’un trou dans lequel elle s’enfonçait de plus en plus rapidement. C’est difficile à avaler, mais j’ai confiance que nous aurons une équipe compétitive, en bonne santé économique et avec un avenir prometteur.

Tags:

Articles similaires