Il y a cinq ans, un match était disputé à huis clos

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Maxime Lauzier

Publié le 29 avril 2020 à 15h00

On se souviendra longtemps de la journée du 29 avril 2015, cette journée particulière où les Orioles et les White Sox ont croisé le fer au Oriole Park de Camden Yard avec aucun spectateur présent dans les gradins.

La ville de Baltimore était aux prises avec de sérieuses émeutes dans les journées précédant la mort de Freddie Gray, un jeune afro-américain de 25 ans qui a malheureusement perdu la vie après avoir été sauvagement battu par les corps policiers dans une camionnette.

Cette décision de jouer devant des estrades désertes n’avait pas été prise de gaité de cœur par les Orioles et les dirigeants de la MLB. Mais pour des raisons évidentes de sécurité, autant pour les membres des deux équipes que celle des partisans, la MLB avait donc décidé d’interdire l’accès au public pour cette rencontre du 29 avril, qui s’était d’ailleurs terminée par une victoire de la formation du Maryland par la marque de 8-2.

D’autres raisons de sécurités pourraient également forcer les 28 autres équipes de la MLB à faire comme les Orioles et White Sox pour disputer pas seulement un match à huit clos, mais bien une saison complète en raison de la pandémie qui continue de faire rage actuellement à travers le globe.

Dan Connolly et Dan Hayes, deux chroniqueurs pour le site The Athletic ont recueilli les commentaires et les réactions de tous ceux qui étaient présents dans l’enceinte du Camden Yard le 29 avril 2015. Cinq ans plus tard, les joueurs se souviennent encore très bien de l’ambiance morbide qui régnait à Baltimore cette journée-là, et leur opinion demeure la même. Voici donc les faits saillants de cette entrevue :

https://twitter.com/nickgroke/status/1255605591180865536

Caleb Joseph, receveur, Orioles, 2014 à 2018

« C’était très étrange, puisque 30 minutes avant le début de la partie, lors de l’échauffement d’Ubaldo Jimenez, il n’y avait aucun son, rien du tout. C’était comme si j’entrais dans un Colisée et que j’allais à la guerre sans aucun spectateur. Le vent sifflait à travers le stade. »

« Lorsque je captais les tirs de Jimenez dans l’enclos des releveurs, je croyais vraiment qu’il lançait à 200 mph tellement le son des lancers faisait un bruit fracassant dans mon gant de receveur. Le son se répandait dans tout le stade. »

Chris Sale, lanceur partant, White Sox, 2010 à 2016 :

« C’était définitivement une expérience différente. La partie s’est conclue en peu de temps. C’était très étrange de voir des gradins déserts. »

Micah Johnson, joueur d’avant-champ, White Sox, 2015

« L’ambiance était surréelle. En tant qu’athlète professionnel, tu fais de ton mieux pour donner ton 100 % sur le terrain, mais en rétrospective, ce fut très difficile mentalement et physiquement. On ne réalise pas à quel point les partisans ont un impact positif sur nous, les athlètes durant les rencontres. »

Buck Showalter, gérant, Orioles, 2010-2018

« Je me souviens lorsque je suis allé au marbre pour la rencontre d’avant-match. Personne ne savait ce qui allait se produire au cours de la partie. C’était un territoire inconnu pour tout le monde. »

Adam Eaton, voltigeur, White Sox, 2014-2016

« La partie était vide de sens. La qualité de la rencontre n’était pas vraiment à la hauteur. Nous n’étions pas concentrés à 100 % sur le match. »

Jerry Layne, arbitre d’office au marbre pour cette partie

« J’entendais les commentaires des descripteurs à la radio lorsque j’étais au marbre. Ils commentaient mes prises et mes balles, même chose pour les joueurs durant leurs apparitions au bâton. C’était définitivement très étrange. »

Zach Britton, releveur, Orioles 2011 à 2018

Zach Britton, l’ancien releveur étoile des Orioles, ne passe pas par quatre chemins pour expliquer ce qu’il ressent. 

« Honnêtement, je pense que la meilleure solution aurait été de ne pas disputer la partie. Même encore aujourd’hui, je crois fermement que la partie n’aurait jamais dû avoir lieu. »

Basé sur les commentaires ci-haut, il est clair que les joueurs n’ont pas adoré l’expérience d’un match disputé à huit clos. Ils n’auront pas le choix de s’adapter, puisqu’à mesure que les semaines avancent, jouer devant des gradins déserts devient de plus en plus une réalité incontournable qu’une simple possibilité.

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