Moi qui ai toujours vécu en France, j’ai baigné dans la culture sportive européenne. Découvrir le baseball m’a ouvert les yeux sur un fonctionnement complètement différent à bien des niveaux. Alors je me suis demandé : et si les sports américains (ou le baseball par exemple) s’inspiraient de la vie sportive à l’européenne? Un petit comparatif s’impose.
L’organisation des structures
En Amérique du Nord, le système donne beaucoup de pouvoirs aux commissaires qui travaillent pour la totalité des équipes. Tout est fait pour ces dernières. Les règles peuvent donc être facilement adaptées, améliorées ou changées, ce qui a ses avantages, mais ce qui peut aussi dénaturer l’essence du jeu. Réguler les dépenses des clubs est possible et aide à créer de l’équité entre elles.
En Europe, chaque club de soccer a son indépendance financière, sans restrictions, ce qui crée un décalage entre pauvres et riches et le classement est donc prévisible. Tout changement de règle de jeu doit passer par la FIFA, l’institution internationale, ce qui est très lourd. L’échelon européen s’intercale en plus entre les instances internationales et nationales. Un vrai casse-tête.
Qui gagne? Victoire par KO du système américain pour sa flexibilité et l’équité sportive.
Les règles de compétition
Saviez-vous qu’en Europe, si vous finissez derniers du classement, vous jouez l’année suivante dans la division inférieure? Aucun club ne souhaite subir une telle punition et le risque de descendre à l’échelon inférieur plane au-dessus de leur tête en permanence.
À l’inverse, dans les sports nord-américains, le système de franchises protège les bons derniers puisque la compétition se joue toujours avec les mêmes équipes. Si la MLB adoptait ce système, les Orioles et les Royals joueraient dans le triple A en 2019, laissant leurs places aux Redbirds de Memphis et aux Bulls de Durham.
Qui gagne? En théorie, le système européen a son charme, des petites équipes pouvant accéder en quelques années à l’élite nationale, voire européenne. En pratique, les déséquilibres financiers rendent cela impossible. Le système américain me parait moins enchanteur, mais aussi moins hypocrite.
Le rapport à l’argent
Le système américain doit être rentable et il ne s’en cache pas. Par contre, contrairement à ce qu’on pourrait penser, il est extrêmement régulé.
Le système européen est très libéral : aucun garde-fou, aucun plafond, aucune limite. Il n’évoque pas l’argent aussi directement, mais les dérives financières ont pris le dessus. Assez hypocrite donc.
Qui gagne? Malheureusement, égalité entre les deux qui placent l’argent au-dessus de tout. La régulation est un gage d’équité.
Le tempérament des joueurs
Neymar vous connaissez? C’est ce joueur de soccer qui triche en permanence en faisant croire à l’arbitre qu’il a subi une faute de l’adversaire. Ça s’appelle de la simulation et je n’ai jamais vu ça dans un sport américain. En Europe, ça existe à chaque match, plus ou moins bien joué par les apprentis comédiens. Ils en sont ridicules.
Côté amour du maillot, malheureusement, les finances font qu’on voit de moins en moins de joueurs attachés à leur équipe, des deux côtés de l’Atlantique.
Qui gagne? Je choisis le sport américain à cause des «acteurs».
L’ambiance au stade
Niveau ambiance, c’est très familial en Amérique.
En Europe, c’est plutôt musclé. Ce qui est détestable : la violence et parfois le racisme dans les stades.
Le bon côté c’est l’ambiance dans les tribunes, les chants des supporteurs, et les tifos (œuvres d’art qui se déploient dans les tribunes). Magnifique.
Qui gagne? Tout est diamétralement opposé et il y a du bon et du moins bon de chaque côté.
Pour enfoncer le clou : les maillots.
Les multiples commanditaires qui apparaissent sur les maillots européens sont laids. Le désir de préserver certaines coutumes en Amérique du Nord a au moins cet avantage : pas de marque sur les vêtements.
Finalement, à part les tifos et quelques chants de partisans, je ne changerais rien à mon sport favori. Maintenant c’est le baseball et ce n’est pas près de changer.