Danny Duffy et son combat quotidien avec la maladie mentale

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Maxime Lauzier

Publié le 29 janvier 2020 à 3h00

En lien avec la journée Bell cause pour la cause, il est important de se rappeler que les problèmes de santé mentale peuvent affecter, un jour ou l’autre, tous et chacun au sein de la société. Même s’ils gagnent beaucoup d’argent et sont admirés par plusieurs, jeunes et moins jeunes, les athlètes de haut niveau n’y échappent pas.

À ce titre, dans un touchant témoignage au Kansas City Star il y a peu de temps, le lanceur partant des Royals de Kansas City, Danny Duffy, s’est ouvert généreusement sur un sujet tabou dans la société moderne, soit la santé mentale. Ce sujet le touche personnellement, et ce, depuis plusieurs années.

Dès un très jeune âge les premiers signe sont apparus

Duffy souffre de stress, d’anxiété et d’insomnie ainsi que d’épisodes dépressifs et de crises de panique.

Son premier épisode est survenu lorsqu’il n’était âgé que de 13 ans. C’était dans un salon de quilles à la suite d’une peine de cœur. Il avait mal, trop mal. Il a fui dans les toilettes de l’établissement et s’est couché au sol. Il n’arrivait plus à respirer.

À l’école, ce n’était pas toujours facile non plus. Il était la victime de moqueries des collègues de classe, des autres jeunes de l’école.

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Photo : Associated Press

Le plus regrettable et le pire de l’histoire est qu’il a surtout été victime d’intimidation dans le vestiaire, de la part de ses coéquipiers. Des joueurs contre lesquels il était en compétition lui faisait vivre un enfer. Pendant qu’il était sur le terrain, ces derniers salissaient ses vêtements avec des condiments par exemple. Duffy le savait très bien, c’étaient des joueurs moins talentueux que lui qui faisaient tout en leur faible pouvoir pour percer l’alignement. C’était récurrent. C’est minable, en quelque sorte.

Sauvé par la thérapie

À l’âge de 20 ans, le numéro 41 des Royals a lâché le baseball en lien avec le calvaire qu’il vivait secrètement dans le « clubhouse ». Il est retourné chez lui et, après un certain temps, la passion pour le baseball est revenue, notamment en regardant du baseball à la télé. Le lanceur gaucher demeurait toujours en contact avec l’organisation des Royals, lui qui pourtant n’avait jamais encore lancé une balle dans la grande ligue. Elle le soutenait dans cette passe difficile.

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Photo : SI.com

Ce qui l’a sauvé sont les séances de thérapie, là où il a finalement reçu les diagnostics concernant sa santé mentale. La leçon la plus précieuse qu’il a apprise en thérapie est « qu’il faut toujours rester authentique à qui nous sommes ». C’est cliché, mais c’est cela pour vrai et plus profond que ça puisse paraître, confirme l’artilleur. Il faut avoir confiance en ses moyens, pas seulement au baseball, et malheureusement, de son propre aveu, il n’avait pas cette confiance.

Aujourd’hui, le joueur de 31 ans n’a pas peur de parler ouvertement de son état mental. Il prend les moyens pour être heureux même si, oui, les épisodes reviennent sporadiquement. En 2019, il a eu « seulement » trois crises de panique. Souhaitons lui le meilleur pour l’avenir et en espérant que son histoire puisse en inspirer plus d’un.

Source : Royals de Kansas City

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