Daniel Bard : La résilience d'un lanceur qui avait tout pour réussir

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Maxime Lauzier

Publié le 5 janvier 2018 à 10h00

Cinq ans après avoir lancé sa dernière balle dans un uniforme des Majeures, Daniel Bard accroche ses crampons. Oui. Cinq longues années de dur labeur à tenter de retrouver son lustre d’antan et de remettre les pieds sur une butte.

Autrefois, Daniel Bard était un jeune releveur des plus dominants dans le circuit. Il mettait la table pour le closer Jonathan Pablebon à Boston et faisait sa loi sur la butte des Red Sox avec sa balle de feu en 2010, où en 74 manches et deux tiers, il a affiché une moyenne de points mérités de 1.93, tout en retirant 76 frappeurs. Sauf que tout s’est écroulé en 2011, après 5 excellents mois, et son nom est sombré dans l’oubli.

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En cinq années, il a fait le tour de 5 équipes – avec des contrats dans les ligues mineures, les Mets étant les derniers sur la liste-, afin de régler son problème. Malgré tous les efforts qu’il a pu y mettre, ça n’a pas fonctionné. Il a joué son dernier match de baseball dans la Gulf coast league avec les Mets de Saint-Lucie,  le 2 juillet dernier, 1527 jours après avoir foulé le terrain des Majeures pour la dernière fois. Le spectacle était affreux. Il n’a réussi qu’à retirer deux des neuf frappeurs auxquels il a fait face.

Blessures et maladies

Qu’est-ce qui explique une telle dégringolade? Du jour au lendemain, Daniel Bard a perdu toute habileté à effectuer les tâches de base que son emploi requiert. Exit la précision, exit la puissance. En 2011, il a contribué à l’affreuse dégringolade des Red Sox en perdant la plaque de vue. Au printemps suivant, il a été reconverti en partant. Une décision que plusieurs fans questionnent encore.

Ce n’est pas seulement ce changement qui m’a affecté. Les gens avaient de bonnes intentions. C’est plutôt un mélange de blocage physique et psychologique, affirme Bard.

Daniel Bard
Photo : Getty Images

La maladie Steve Blass

En gros, Daniel Bard a souffert/souffre de la maladie de Steve Blass – ou de Yips comme certains l’appellent. Une maladie mentale qui touche les lanceurs et fait en sorte qu’ils sont incapables de lancer une balle avec précision, et ce, sans avertissement – Rick Ankiel (un prospect prometteur) et Ricky Romero (un ancien lanceur des Blue Jays) en ont aussi souffert. Peu, si ce n’est personne, ne se remet de ça ou presque. Il n’a pas demandé conseil à Blass ni à Romero, parce que ces derniers ont vu leur carrière de lanceur se terminer ainsi, tandis que Bard avait déjà fait face à une expérience semblable dans le Low-A en 2007. Il croyait donc dur comme fer d’être en mesure de revenir à son meilleur… encore une fois. Malheureusement, ce n’est pas ce qui s’est passé.

Les blessures ont affecté mon état psychologique. J’ai arrêté de me faire confiance et d’avoir confiance en mes moyens. Je suis entré dans un mode où je voulais juste comprendre et fixer le problème, ce qui n’est jamais un bon endroit pour un lanceur de vivre, explique Daniel Bard.

Le syndrome inconnu

Comble de malheur, ce n’est pas non plus la seule chose qui s’est mise en travers sa route. À l’époque, Bard jouait avec un cas moyen du syndrome du défilé thoracobrachial (thoracis outlet syndrome) sans le savoir. Il n’a jamais eu de symptômes reliés au syndrome, ce qui a résulté à un diagnostic tardif et une opération en 2014. Par la suite, il a tenté de lancer comme avant. Certains jours, il avait l’impression que ça fonctionnait, mais malheureusement, ça ne durait jamais bien longtemps…

Aujourd’hui, il regarde vers l’avenir. Après des années de labeur à tenter de revenir sur la butte, il est serein et accroche son gant. Il passe du temps en famille et est retourné sur les bancs d’école pour obtenir un diplôme en gestion.

Source : SBnation

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