Déjà intronisé au Temple de la renommée du baseball canadien, Russell Martin a vu son nom être inscrit sur le bulletin de vote en vue de la prochaine intronisation au Temple de la renommée situé à Cooperstown.
La question se pose et mérite une réponse : Martin mérite-t-il sa place parmi les grands de l’histoire?
En survolant sa carrière et en la comparant à celle d’autres receveurs qui ont évolué dans les Majeures en même temps que lui, Martin possède les statistiques pour entrer par la grande porte, mais il devra recevoir au moins 5% des votes afin d’apparaître à nouveau sur le bulletin de la prochaine édition.
Donc, il ne faut pas s’attendre à le voir intronisé dès sa première année d’admissibilité, car les derniers à avoir réussi l’exploit ont été Adrian Beltre (2024), Joe Mauer (2024), David Ortiz (2022), Derek Jeter (2020), Mariano Rivera (2019) et Roy Halladay (2019). Vous constatez que ces joueurs ont tous connu des carrières d’exception, comparativement à Russell Martin, lui qui ne s’est pas démarqué avec autant de panache.
Le dernier receveur à avoir été admis au Temple est Joe Mauer. Il a passé la totalité de sa carrière au Minnesota, dans l’uniforme des Twins. Mauer, un premier de classe, a excellé autant en offensive que défensivement. Durant sa carrière de 15 saisons, il a su relever les standards de sa profession, lui permettant de voir les portes du Temple de la renommée lui être ouvertes dès sa première année d’admissibilité.
Martin a connu une bonne carrière, participant à 10 reprises aux séries éliminatoires et tirant avantageusement bien son épingle du jeu dans toutes les facettes liées à sa position, exigeante disons-le.
Statistiquement parlant, Martin n’a rien à envier aux meilleurs receveurs de sa génération. Buster Posey et Yadier Molina sont de très bons exemples. Même si ces derniers ont reçu plus de visibilité que Martin au cours de leur carrière, il n’en demeure pas moins que l’ancien des Blue Jays a été aussi bon qu’eux sur le terrain. Il a même été plus puissant que Posey et Molina en réussissant 191 circuits, comparativement à 153 et 176 pour les deux autres.
Là où la comparaison est plus difficile à établir entre les trois athlètes, c’est au niveau de l’impact que Martin a eu au sein des équipes où il a évolué versus Posey et Molina. Posey, on le sait, est un demi-dieu à San Francisco. À l’époque où il portait l’uniforme des Giants, il aurait pu agir à titre de maire de la ville tellement il était populaire. Encore très impliqué au sein de l’organisation, sa renommée n’a pas diminué et il est un homme très influent.
Nous pourrions dire la même chose de Yadier Molina, qui a été adulé durant toutes ses années passées au Missouri, dans l’uniforme des Cardinals de Saint-Louis. D’ailleurs, depuis sa retraite, les Cards ne sont plus les mêmes et on se demande combien de temps encore la direction attendra avant de lui confier le poste de gérant de l’équipe.
Posey verra son nom être inscrit sur le bulletin de vote en 2027, alors que celui de Molina apparaîtra une année plus tard. Vous pouvez gager un vieux deux dollars que les deux anciens receveurs seront admis au Temple de la renommée. La question est de savoir si leur admission se fera dès la première année ou au cours des années qui suivront. Sincèrement, je crois que les deux ont de très bonnes chances de recevoir leur plaque en bronze dès la première tentative.
À mon avis, des trois, Martin est celui qui a le moins de chance de recevoir le nombre de votes suffisant pour accéder un jour au Temple. J’espère me tromper, mais les statistiques ne suffisent pas à faire d’un athlète, un immortel. Même si son nom reste sur le bulletin de vote, la comparaison avec Posey et Molina finira par le rattraper, car les gens qui apposent leurs crochets sur le bulletin seront déchirés et devront choisir qui de ces trois grands receveurs méritent sa place. Au jeu des comparaisons, même si certaines statistiques l’avantagent, Russell Martin est perdant face aux deux autres.