Pourquoi le Tropicana Field est-il si désert?

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Maxime Lauzier

Publié le 30 septembre 2019 à 16h30

À l’aube de la cinquième présence des Rays en série de leur histoire, il y a lieu de se demander pourquoi ils ne parviennent pas à remplir le Tropicana Field. Même avec une capacité du stade réduite à seulement 25000 places cette saison, ils n’ont fait salle comble qu’à trois reprises en 2019.

Malgré une récolte de 96 victoires et une excitante course aux séries, ils ont attiré une maigre moyenne de 14 552 spectateurs par match, bon pour le dernier rang à ce chapitre dans la Ligue américaine. C’est la 14e fois en 22 ans d’histoire que les Rays se méritent cette triste distinction.

Les succès des dernières saisons créeraient certainement un happening incroyable dans toutes les autres villes de la MLB, mais pas à Tampa. Alors, c’est quoi le problème?

Tropicana Field

Le stade des Rays, à l’instar du Stade olympique, n’a pas été réellement conçu pour le baseball. Le Trop a été construit à la fin des années 80 dans l’espoir d’y accueillir une équipe de la MLB, mais après plusieurs tentatives infructueuses, il a été transformé en aréna pour y accueillir le Lightning à leur arrivée dans LNH. Il a finalement été reconverti en stade de baseball lors de l’expansion de 1998, qui a vu naître les Devil Rays.

Son emplacement est problématique puisqu’il pratiquement impossible de s’y rendre pour 19h un soir de semaine sans être pris dans le trafic. Leurs grandes cotes d’écoute à la télé démontrent que les fans sont là, mais ils préfèrent le confort de leur domicile au Tropicana Field.

Thunderdome-1993
Le Tropicana Field à l’époque du Thunderdome en 1993. – Photo: Sports Team History

La ville de St-Petersburg a toujours été une grande terre d’accueil pour des retraités d’un peu partout aux États-Unis. Ceux-ci apportent plus souvent qu’autrement leur appartenance à l’équipe de la ville où ils proviennent avec eux et ne s’intéressent pas ou peu aux Rays. Les minces succès à leur début dans la MLB n’ont pas aidé à se créer une base de partisans qui seraient restés fidèles à l’organisation.

Trop gros roulement de joueurs

Même s’ils connaissent énormément de succès avec une administration peu coûteuse en formant d’excellents jeunes joueurs, les Rays ne réussissent pas à créer un sentiment d’appartenance à l’équipe. Les David Price, Chris Archer, Evan Longoria et Ben Zobrist ont tous été échangés alors qu’ils étaient dans leur prime contre de bons espoirs sans gros salaires.

Le propriétaire des Rays explique son maigre investissement dans la masse salariale de l’équipe par les faibles assistances. C’est cependant un cercle vicieux, car les partisans ne veulent pas s’attacher à des joueurs qui vont partir de Tampa dès qu’il connaîtront du succès.

David Price
David Price avec les Rays Photo: Bless You Boys

Plusieurs obstacles sont encore devant les Rays pour devenir une franchise lucrative et s’ils n’apportent pas de changement majeur, ce n’est pas demain la veille qu’on n’arrêtera d’entendre des rumeurs qui les envoient à Montréal. Avec une saison comme ils viennent de connaître, il ne faut pas être un grand connaisseur pour affirmer qu’on aurait fait mieux que 14 552 spectateurs par match.

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