Le New York Post mentionne que les Expos de 1994 étaient le début d'une dynastie

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Maxime Lauzier

Publié le 8 mai 2020 à 6h40

En cette période de pandémie, l’espérance de jours meilleurs est de mise afin de garder le moral. À défaut de pouvoir se projeter dans le futur en raison de l’incertitude provoquée par le nouveau coronavirus, se remémorer de fabuleux souvenirs peut aussi ramener une certaine paix intérieure.

Cette béatitude, les chaînes spécialisées de sports de la province tentent de vous la procurer quelques fois par semaine en rediffusant des matchs de nos Z’Amours. La saison 1994, porteuse de tous les espoirs, est particulièrement savoureuse.

Qui se souvient de l’un des architectes de cette formation qui voguait si allègrement vers une saison de 106 victoires? Kevin Malone est à l’extérieur du cercle du baseball depuis assez longtemps pour s’être fait oublier. Pourtant, celui qui agissait à titre grand manitou chez les Expos à ce moment mérite mieux que ce triste anonymat.

Malone avait réussi là où bien des directeurs gérants ont échoué, trouver le parfait équilibre au sein de sa formation.

Il avait réussi au point où le New York Post a récemment déclaré que la grève de 1994 a volé les Expos d’un titre… et d’une dynastie.

https://twitter.com/nypostsports/status/1258309366278750209

En 1994, avant le lockout décrété par le baseball majeur, la formation des Expos était profonde et diversifiée, se classant troisième pour les points marqués, deuxième dans la colonne de la moyenne au bâton et première pour les buts volés. La rotation était dominante, menant Montréal à la meilleure moyenne de points mérités de la Nationale (3.56).

Felipe Alou mentionne que l’enclos des releveurs était l’un des meilleurs qu’il ait jamais vu de sa vie, mené par John Wetteland, Mel Rojas et Jeff Shaw.

Rappelons que pour faire face à la situation financière du baseball majeur, qui allait en se dégradant, les propriétaires d’équipes demandaient un partage des droits de télédiffusion des matchs et l’instauration d’un plafond salarial, mesures devant assurer une meilleure santé financière pour plusieurs équipes évoluant dans des marchés aux populations plus modestes. La MLB devait obtenir le OK de l’Association des joueurs, mais cela ne s’est pas avéré le cas.

Nous connaissons la suite

Tous se souviennent de la suite. Prétextant des pertes de plus de 15 millions de dollars en raison de cet arrêt de travail, l’actionnaire principal, Claude Brochu, exigea de son personnel ce qui s’apparenta à un démantèlement de l’équipe dès 1995.

Kevin Malone n’a jamais obtenu la reconnaissance qu’il méritait pour avoir contribué à assembler ce groupe de joueurs nettement supérieur à la moyenne.

Ken Hill a terminé deuxième au scrutin du trophée Cy Young suite à une saison écourtée montrant une fiche de 16-5. Larry Walker, Moises Alou et Will Cordero menaient l’attaque montréalaise avec aplomb comptant sur le support des Sean Berry, Marquis Grissom, Cliff Floyd et Rondell White et que dire de la rotation des partants composée de Hill, Pedro Martinez, Jeff Fassero, Kirk Rueter et Butch Henry, fort probablement l’une des plus talentueuses des Majeures.

Par la suite, Malone, les mains liées, n’a eu d’autres choix que de jouer les fossoyeurs. Grissom a pris la direction d’Atlanta, Hill de Saint-Louis, John Wetteland s’est joint aux Yankees et Larry Walker, qui n’a même pas reçu d’offre des Expos, poursuivi sa carrière au Colorado.

La masse salariale du club qui était l’avant-dernière en 1994 à 19 M $, passa au dernier rang l’année suivante à 12.5 M $. Mission accomplie, diront certains.

Jusqu’en 2004, année du déménagement vers Washington, le seul rayon de soleil qui brilla à nouveau sur le toit du Stade olympique a eu pour nom Vladimir Guerrero.

Dégoûté par la commande de démolition venue d’en haut, Kevin Malone quitta son poste à la fin de cette même saison 1995, une bien triste fin. Depuis, il s’est recyclé dans différents domaines, devenant même propriétaire d’une concession Mercedes Benz.

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