Juan Soto : de l'obscurité à la lumière

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Maxime Lauzier

Publié le 12 octobre 2019 à 7h00

Imaginez : Juan Soto n’a que 20 ans. Que faisiez-vous à 20 ans? Moi, j’étais au milieu de mes études. Lui a déjà accompli l’an dernier une saison comme peu de joueurs en auront durant leur carrière. Cette année, le portoricain a simplement été phénoménal et situe déjà dans les tous meilleurs des Majeures.

Retour sur son arrivée en catimini au plus haut niveau.

Venu de nulle part

Les joueurs qui sont recrutés par la voie internationale sortent souvent de nulle part. Les franchises disposent d’un budget pour offrir des primes de signature à ces joueurs souvent jeunes et ils les signent n’importe quand dans l’année.

Ainsi, si on ne suit pas vraiment le marché des prospects à l’étranger, on apprend un jour qu’un joueur vient d’être signé par une franchise. Un de plus, se dit-on.

Les joueurs issus du repêchage font souvent l’objet d’une couverture un an avant que le choix ait été effectif. On les suit davantage et on peut voir leurs exploits. C’est beaucoup moins le cas des étrangers.

Alors, quand l’un d’eux arrive, il est souvent incognito, à de rares exceptions près. C’était le cas de Juan Soto, repéré par Johnny DiPuglia des Nationals de Washington.

Photo : Kiyoshi Ota/Getty Images

Un repérage précoce et une éclosion très rapide

Soto avait quinze ans quand DiPuglia vient le voir jouer à Fort Lauderdale lors d’un tournoi international. Adepte de la bonne vieille méthode qui consiste à se déplacer pour le voir le joueur en vrai, le scout des Nats, comme dans le film Problem With The Curve, voyage et vient sur place.

Il raconte :

« On ne se complique pas la vie avec toutes ces analyses et chiffres qui sortent. On va sur le terrain, peu importe où et on abat des hautes herbes s’il le faut, mais on y va et on regarde les matchs tour simplement ».

À l’endroit de Soto, il raconte son explosion et sa progression phénoménale, évoquant les différents niveaux passés au sein des mineures en quelques mois seulement quand certains mettent des années. Il n’a pas vu tout de suite à quel point le gamin progressait vite.

« J’ai su quand j’ai commencé à entendre des commentaires envieux de la part d’autres recruteurs d’autres organisations et des responsables du développement des joueurs de notre franchise ».

Il dit de Soto qu’il a une telle détermination à relever des défis et passer les niveaux que cela l’a forcément aidé à accélérer sa montée en puissance. Le détail de son jeu qu’il l’a le plus impressionné? Sa présence sur la plaque et sa capacité à dominer des gros lanceurs.

Juan Soto
Photo : USA Today

Et maintenant ?

Juan Soto a encore à apprendre. DiPuglia évoque Asdrubal Cabrera et Gerardo Parra comme ses mentors, eux qui parlent espagnol comme lui. Ils l’ont aidé à progresser cette année.

Sorti de nulle part, il est désormais exposé à la lumière, aux yeux de tous. Aux portes de la Série mondiale, il pourrait disputer le match numéro trois le jour de son anniversaire et de ses 21 ans.

Soto + Robles
Soto et Robles – Photo : Federal Baseball

En attendant, les Nats poursuivent leur travail de prospection en Amérique Latine. Victor Robles est un autre exemple de pépite qu’ils ont trouvé. Et le vestiaire de Washington prend des accents hispanophones :

« Si tu vas dans le vestiaire, tu entends des sonorités salsa et merengue et tu les vois tous danser. Strasburg et Scherzer qui dansent, c’est incroyable ».

À propos des pépites,  DiPuglia l’annonce : il y en aura d’autres.

Source : NBC Sports

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