Le rideau tombe sur la saison des Phillies, mais Bryce Harper démontre déjà une certaine fébrilité à l’idée de se présenter au prochain camp d’entraînement de l’équipe.
Que faut-il retenir de sa première campagne en Pennsylvanie?
Certes, il n’aura pas réussi à permettre à son équipe de participer à la danse automnale, mais à sa décharge, la marche était haute au sein d’une division où le calibre est relevé avec la présence des Braves et des Nationals. D’ailleurs, ces deux équipes seront encore actives à compter d’octobre.
Côté statistiques, Harper a connu une campagne honnête. En 156 parties, il a maintenu une moyenne au bâton de .259, frappé 147 coups sûrs, marquant 98 points tout en produisant 114 au moyen de 35 longues balles.
Des attentes normales dans les circonstances
Est-ce suffisant pour un joueur étoile ayant signé un pacte de 13 ans valant 330 millions $ en mars dernier à titre de joueur autonome? La réponse est non !
En Harper, les Phillies ont signé un joueur dont les étiquettes sont nombreuses : talent, style de jeu, fanfaron, spectaculaire, célébrité, argent. Longtemps comparé à Mike Trout, Harper n’arrive pas encore à se définir lui-même.
La semaine dernière, dans le cadre de la dernière visite des Phillies à Washington, Harper a été copieusement hué par les partisans des Nationals.
Cela fait partie du sport, a-t-il déclaré.
« Je suppose que c’est comme ça aujourd’hui. Comme je l’ai dit, à Philadelphie, j’ai 60 000 fans qui m’apprécient en tant que joueur et qui m’apprécient aussi en tant qu’individu. Je dois beaucoup à ces gens, à Philly, car ils se présentent à moi tous les soirs et ils sont là pour nous encourager et nous huer et nous permettre de continuer en tant qu’équipe et en tant qu’individus, et j’ai hâte aux 12 prochaines années. Je ne peux pas attendre. »
Si l’on se fie à la réputation des amateurs de sports de Philadelphie, il devra vivre avec la pression occasionnée par la lourdeur de son contrat encore bien des années.
Harper doit être mieux entouré
Harper a connu une bonne saison, mais pas une saison exceptionnelle qui aurait pu compenser les nombreuses carences des Phillies. Étant donné ce que nous savons sur la campagne 2019 de l’équipe, il lui aurait fallu des statistiques comparables à celles de Christian Yelich ou d’Anthony Rendon pour éventuellement transporter sa formation à un autre niveau.
Cette équipe est plus dépendante de Bryce Harper qu’elle ne l’aurait espéré. L’impact du voltigeur sur le rendement de son équipe est relié aux performances de Rhys Hoskins, le deuxième meilleur joueur de l’équipe. Ce dernier a connu une baisse de régime très significative en fin de saison.
L’une des questions que les dirigeants des Phillies doivent approfondir pour répondre de manière objective à la saison morte est de savoir si leur deuxième meilleur frappeur est assez bon, si Hoskins offre une protection suffisante pour l’avenir ou s’il est nécessaire d’acquérir un autre gros nom. Rendon sera vraisemblablement agent libre. J.D. Martinez pourrait en faire autant.
On ne peut se fier à un seul et unique individu, qu’il se nomme Bryce Harper ou non.
