Comme c’est le cas chaque année, des joueurs méritants d’accéder au Temple de la renommée du baseball ne sont pas intronisés. Nous n’avons qu’a pensé à Tim Raines, lui qui a été ignoré à neuf reprises avant de devenir un immortel. La cuvée de 2018 n’a pas fait exception, alors qu’Edgar Martinez s’est vu refuser l’accès au Temple pour une neuvième année consécutive. Il manquait 20 votes au frappeur de choix pour faire son entrée à Cooperstown.
Des statistiques dignes du Temple
Edgar Martinez a connu une brillante carrière de 18 saisons (1987 à 2004), toutes passées avec les Mariners de Seattle. Lorsque l’on compare ses statistiques à celles de certains membres du Temple, on se rend compte qu’il mérite amplement de devenir un immortel. Après tout, Martinez a — croyez-le ou non — terminé sa carrière avec un meilleur OBP que Stan Musial, a conservé un meilleur OPS à vie que Hank Aaron et a maintenu une meilleure moyenne de puissance que Harmon Killebrew. Ces trois joueurs sont considérés comme des légendes de ce sport et pourtant, Martinez, qui n’est pas à Cooperstown, arrive au moins à leurs chevilles et la dépasse dans certaines catégories. En ce qui a trait au WAR (selon FanGraphs), Edgar devance, entres autres, Tony Gwynn et Yogi Berra, et ces deux joueurs ont disputé plus de matchs que lui.
Dans l’histoire du baseball, seulement cinq joueurs ont maintenu une ligne de frappe de .320/.420/.550 ou mieux pendant six saisons consécutives. Ces joueurs sont Babe Ruth, Ted Williams, Lou Gehrig, Rogers Hornsby et Martinez lui-même. Avoir son nom aux côtés de ces monuments du baseball, c’est signe que Martinez était un joueur spécial. En comparant aussi ses saisons jouées dans la trentaine à celles de Ty Cobb, on remarque qu’il s’est rendu plus souvent sur les sentiers que ce dernier.
Tout un fait d’armes quand même!
De plus, ces deux tweets illustrent très bien son œil au bâton légendaire et sa capacité à frapper des coups sûrs pour plus d’un but.
En chiffres, Edgar Martinez c’est
- 2247 coups sûrs
- 514 doubles
- une ligne de frappe de .312/.418/515
- 1283 buts sur balles
- 1202 retraits sur des prises
- WAR de 65.5 (FanGraphs)
Quelques éléments l’éloignent du Temple
Malgré tous ses exploits, certains chroniqueurs demeurent réticents à l’idée de voter pour lui. Le principal élément qui joue en sa défaveur est le fait qu’il a la plupart du temps agi à titre de frappeur désigné. Cela semble en déranger certains qui demeurent convaincus qu’un frappeur de choix n’a pas sa place parmi les grands. Je suis loin d’apprécier la présence du frappeur désigné dans les Majeures, mais je suis d’avis que les meilleurs (Ortiz et Martinez) devraient être récompensés. Ce serait pour le moins absurde que l’on refuse d’introniser des joueurs ayant marqué leur génération.
Outre son nombre de manches limitées à une position quelconque, l’absence de chiffres sexy dans sa candidature semble lui nuire. Lorsque l’on jette un œil à ses statistiques, il n’a ni récolté 3000 coups sûrs ni frappé 500 circuits. Ces deux plateaux charment généralement bien des votants. Cela dit, je crois que l’on devrait regarder l’ensemble de l’œuvre plutôt que de se fier à un seul chiffre pour élire un joueur. Après tout, un joueur n’ayant pas atteint ces deux sommets peut tout de même être intronisé si la majorité des autres chiffres cumulés sont impressionnants.
Le fait de disputer ses parties dans l’Ouest et dans l’ombre d’un certain Ken Griffey Jr. n’a pas aidé à sa cause non plus.
Une dernière chance en 2019
À l’heure où l’on se parle, le temps presse pour Martinez. Il ne lui reste qu’une seule année d’éligibilité sur les scrutins pour accéder au Temple de la renommée, sans quoi il ne pourra être élu. En effet, l’année 2019 marquera son dixième et dernier passage sur les bulletins de vote. Malgré tout, l’instructeur des frappeurs chez les Mariners garde espoir.
Et vous, croyez-vous que Martinez mérite sa place au Temple?
Source : Sporting News
