Derek Jeter : 20 saisons, 3465 coups sûrs et puis c'est tout

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Maxime Lauzier

Publié le 20 janvier 2020 à 14h00

Je suis certain qu’après la publication de cet article, ma tête sera mise à prix. Oui, j’ose gentiment m’attaquer à la légende Derek Jeter, n’en déplaise à mon chum « Le Tank ».

Si je n’ai jamais vraiment porté le joueur dans mon cœur, j’ai cependant su reconnaitre à sa juste valeur ses 20 saisons dans la Grande Ligue et ses 3465 coups sûrs en carrière. J’allais oublier ses cinq bagues de vainqueur de la Série mondiale. RE2PECT!

Dans moins de 48 heures maintenant, le beau Derek va se joindre aux plus grands joueurs de l’histoire du Baseball en ajoutant sa plaque à Cooperstown. Derek va une nouvelle fois faire la une de tous les gros titres. Derek va une nouvelle fois émouvoir les partisans, parfois « aveuglés », des Yankees de New York.

Cependant, derrière toute cette beauté apparente, il y a certaines choses qui me gênent. Il y a des choses que beaucoup de ses fans refusent de voir ou d’admettre. Je suis là pour vous ouvrir les yeux.

Jamais une seule fois MVP

Nombreux sont les partisans biaisés qui considèrent Derek Jeter comme le meilleur arrêt-court de l’histoire et le meilleur Yankee de tout les temps. C’est FAUX. Non seulement Jeter n’est pas le meilleur shortstop de l’histoire, mais il n’est même pas le meilleur de sa génération.

https://twitter.com/StatsInTheWild/status/1087956244130861056?s=20

En 20 ans d’exercice, Jeter n’a jamais remporté une fois le trophée de MVP, jamais, alors que durant cette période, trois shortstops ont remporté les honneurs : Miguel Tejada (2002), Alex Rodriguez (2003) et Jimmy Rollins (2007). Tejada et A-Rod ont tous les deux joués dans l’Américaine, ils ont donc été meilleurs que Derek.

Comment peut-on être le meilleur en carrière alors qu’on a jamais réussi à l’être sur une seule saison?

20 ans d’errance défensive masquées derrière trois actions

Les vrais fans pointeront du doigt les cinq Gold Gloves remportés par le Captain. Pourtant, Jeter affiche le pire Defensive WAR chez les joueurs d’arrêt-courts des temps modernes avec un triste -8,3. À titre comparatif, Omar Vizquel (11 Gold Gloves, huit dans la période « Jeter ») avait un dWAR de +29,5. Un monde d’écart.

Comment peut on être le meilleur arrêt-court de tous les temps en étant le moins bon défensivement depuis 1900?

En fait, pour moi, je résume la carrière défensive de Jeter en trois actions qu’on a de cesse de nous montrer à tout bout de champ dès qu’il faut parler de la vedette des Yankees.

  • Un long jumping throw au premier but.
  • Un plongeon dans le tribunes pour capter une balle fausse, action sur laquelle Jeter s’écorchera la pommette.
  • Un quick flip au marbre sur un relai intercepté du champ droit face aux A’s.
https://twitter.com/Baseballography/status/1047544717431455744?s=20

Honnêtement, les deux premiers sont juste une question de combativité et sur l’autre, Jeter peut remercier le petit frère Giambi de ne pas avoir glissé au marbre, sans oublier le beau travail de Jorge Posada sur le tag.

Vous en voulez encore?

Ce n’est pas tout. Si on parle WAR, la statistique nouvelle génération qui veut tout dire, Jeter affiche un très honorable 72,4 pour l’ensemble de son œuvre. Juste pour comparer, Scott Rolen qui a joué en même temps de DJ, affiche 70.0 de WAR en carrière. Tout aussi impressionnant que Jeter, mais pourtant Rolen, on ne lui a pas attitré un surnom tel The Goat, pourquoi donc?

Si son WAR en carrière le situe parmi les très bons joueurs qu’en est il de son WAR par saison dans l’histoire des Yankees? Il devrait être au moins dans le top-3 non? Et bien non, encore une fois, Jeter se classe au 11e rang dans l’histoire de sa franchise derrière Babe Ruth, Lou Gehrig, Mickey Mantle, Joe DiMaggio, Alex Rodriguez, Thurman Munson, Mike Mussina, Willie Randolph, Greg Nettles, et Red Ruffing.

The Goat est loin d’être le meilleur Yankee de tous les temps.

https://twitter.com/davelozo/status/863908479991508994?s=20

Il y a aussi cette histoire de « Mr November » où en 2001, il frappe un circuit décisif en Série mondiale au Yankee Stadium face aux Diamondbacks. Une balle qui aurait terminé dans le gant d’un voltigeur de droite si ce match avait été joué dans un des 29 autres stades de la MLB. On devient vite une légende pour trois fois rien dans la maison rayée.

Derek Jeter est un des 19 joueurs qui a obtenu au moins 12 000 passages au bâton dans sa carrière.

Dans ce groupe de 19, on le retrouve au :

  • 13e rang pour le SLG.
  • 12e pour le nombre de circuits.
  • 14e pour l’OPS.
  • 13e pour le nombre de triples.
  • 14e pour le nombre de doubles.
  • 14e pour les points produits.

Rassurez-vous, Jeter se classe quand même au premier rang d’une catégorie, celle des retraits sur trois prises.

Écoutez, Jeter était un grand joueur, je l’admet. Il a cogné plus de 3000 coups sûrs et a été une idole pour ses partisans au cours des 20 saisons qu’il leur a donné. Mais en aucun cas, on ne devrait parler de lui tel un Dieu vivant.

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