À l’heure où j’écris ces lignes, les Rockies sont en tête de la division ouest de la Nationale. C’est-à-dire que leur saison est d’ores et déjà une réussite. Cela veut dire aussi que dans le Colorado, on peut se prendre à rêver d’une fin de saison haletante comme jamais.
Tout semble indiquer que les Rockies ne sont pas à leur place
Je m’amuse à regarder parfois les calculs savants que réalisent certains analystes érudits. Eh oui, il y a ceux de la NASA et ceux de la MLB. Ils calculent un pourcentage de probabilité quant à la présence d’une équipe aux séries éliminatoires. Les Rockies, alors même qu’ils sont premiers et ont 10 matchs de suite à jouer chez eux contre des adversaires directs, sont systématiquement donnés éliminés.
J’ai donc l’impression que cette équipe est toujours sous-estimée. On pointe ses points faibles, les postes à renforcer, son manque de profondeur, sa rotation moyenne, son faible nombre de prospects intéressants.
Même les calculs s’y mettent. Bien sûr, toutes ces choses sont vraies aussi. Les Rockies ne sont pas les Yankees, ni les Cubs.
Ils peuvent couler…
Les joueurs majeurs de cette équipe se comptent sur les doigts de la main. Quand je dis majeurs je dis aussi indispensables, irremplaçables. Si Kyle Freeland, German Marquez, Adam Ottavino chez les lanceurs ou Nolan Arenado et Trevor Story se blessent, la saison est finie.
L’équipe est toujours sur un fil, à la limite. Elle a une défense très moyenne. Sa différence entre points marqués et points encaissés est négative. Alors oui, le conte de fées peut s’arrêter et les analystes auront eu raison. Heureusement que ce ne sont pas ceux de la NASA d’ailleurs, car ceux-ci sont quand même plutôt bons en termes de prévisions.
… mais aussi bien tout casser
Je crois au destin sportif, au facteur chance, celle que vous provoquez parce que vous ne lâchez jamais le morceau. Cette équipe et son leader Nolan Arenado sont de cette trempe-là. Ils savent bien qu’ils ne sont pas les favoris, qu’ils ont moins d’atouts que d’autres équipes mieux armées dans la Nationale. Mais ils se battent.
Le nombre de matchs gagnés en fin de neuvième manche, voire même après, témoigne de ce caractère.
Alors, ça peut aussi très bien se passer. Les Rockies vont recevoir pendant 10 jours les Giants (ils ont déjà gagné les deux premières parties), les Dodgers puis les Diamondbacks. Ils se rendront chez ces trois équipes dans la foulée. L’équipe présente un bilan très positif à domicile face à ces équipes, de quoi prendre un peu d’avance. Puis il faudra croiser le fer. Ils seront là.
Pendant toute la saison, ils ont contredit leurs détracteurs. Tout peut arriver et c’est justement ce qui rend cette équipe excitante. Comme une épopée, on a l’impression, en les regardant, d’avoir une chance de voir se passer des choses inattendues. Un mot les caractérise : surprenants. J’aime toujours beaucoup mes Orioles, mais je crois que j’ai trouvé ma seconde équipe préférée.