La nouvelle vague de jeunes gérants qui a déferlé sur la MLB en 2018 a amené son lot de questionnements. Avec les Boone, Kapler et Cora, on sent un véritable virage jeunesse pour une position qui a été longuement occupée par des «vieux de la vieille». Outre Cora qui connaît une saison incroyable, les autres ont été la cible de plusieurs critiques et Gabe Kapler en sait quelque chose.
Lors d’un passage à SportsRadio 94 WIP avec Jon Marks et Ike Reese à Philadelphie, le jeune gérant s’est ouvert le cœur pendant une vingtaine de minutes sur divers sujets à propos des Phillies. Bien que l’entretien au grand complet était fort intéressant, ce sont les segments portant sur la philosophie de Kapler qui m’ont particulièrement interpellé.
« Kapler est trop positif »
En majorité, ce que les fans des Phillies reprochent à Kapler, c’est d’être trop positif lors de ses conférences de presse. Bizarre, non? Comment peut-on blâmer quelqu’un de se concentrer sur le verre à moitié plein, plutôt qu’à moitié vide? Cela découle du fait que même lorsque les Phillies s’inclinent de façon médiocre (comme récemment contrent les Nats), Kapler se range derrière ses joueurs. Il répète qu’il croit en ses joueurs, que les Phillies feront les séries et qu’il n’est pas inquiet.
Ce positivisme dérange, car il se traduit — dans la tête de certains amateurs — comme une espèce de «je m’en foutisme», ou bien de mensonges, car le commun des mortels en aurait gros sur le cœur après avoir perdu 24 à 4 contre les Mets. Or, Kapler ne pense pas de cette façon. Loin de là!
Je crois que personne à Philadelphie ne veut que les leaders de leurs équipes démontrent trop leurs émotions. Je ne peux pas me permettre de vivre des vagues d’émotions. Cela ne veut pas dire que je ne vis pas ces émotions. […] Je ne crois pas qu’agir de la sorte soit une bonne chose pour un leader.
Je ne peux que partager son opinion. Les qualités d’un bon leader sont de mener son groupe à un objectif commun tout en les encourageant et en les aidant dans leur cheminement.
Marks et Reese, à la blague, lui disaient qu’ils aimeraient qu’il soit une sorte de Lou Pinella par moment. À ça, Kapler, en riant, a répondu :
Vous voulez savoir ce que je crois vraiment dans mon cœur? Les joueurs ne répondent pas à ça. Ce sont des adultes. Ils ne veulent pas être traités comme des enfants. Ils n’aiment pas se faire crier dessus. Je ne crois pas que ce soit une bonne façon de faire ou un bon outil, c’est pour cette raison que je ne le ferai pas.
« J’étais impatient de quitter Michigan State »
Ike Reese a déjà joué sous les ordres de Nick Saban à Michigan State. Nick Saban, un très grand entraîneur au niveau collégial avait la réputation d’être un intense personnage. Lorsque Marks a demandé à Reese ce qu’il pensait de Saban, Ike Reese a simplement répondu : « J’étais impatient de quitter Michigan State. »
Et c’est là que Kapler en a ajouté en mentionnant que si Reese avait si hâte de quitter Michigan State, est-ce que cela lui permettrait de mieux jouer? Poser la question, c’est y répondre.
Tout ce beau texte pour vous dire que même moi, grand amateur des Phillies, j’ai une drôle de relation avec Kapler. Parfois, je l’adore, parfois je l’aime un peu moins. Cependant, même si ces décisions sur le terrain peuvent me faire écarquiller les sourcils, il n’en demeure pas moins qu’il a le plein contrôle de son club-house.
Après avoir écouté cet entretien, j’admire encore plus l’homme derrière le gérant. Il a à cœur son équipe et souhaite la réussite de celle-ci. Je demeure convaincu que d’avoir un coach, un patron ou même un ami si positif peut que nous aider dans notre cheminement. Les joueurs professionnels, même s’ils gagnent des millions, demeurent comme vous et moi… des êtres humains.
Je vous invite à écouter Passion MLB – le podcast qui sortira demain avec Alexe, Jeff et moi, alors que nous revenons sur le sujet de Gabe Kapler!
Pour ceux qui désireraient écouter cet entretien avec Gabe Kapler (qui est fort intéressant), je laisse le lien ici.