L'Association des joueurs refuse d'aider Micah Bowie

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Maxime Lauzier

Publié le 20 janvier 2019 à 9h30

Dans le monde du sport, il y a souvent de ces histoires déchirantes. Celles où le sportif après sa carrière est laissé à lui-même, où la ligue «semble» être inexistante. D’ailleurs, on en a jasé quelque peu dans le dernier podcast. Que ce soit la MLB, la LNH, la NFL ou autre sport, il est rare qu’un joueur ait accès à un encadrement post carrière. Les programmes d’aide sont très présents pendant leurs jours actifs, mais par la suite, ils se font très rares.

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Certains s’en sortent bien, d’autres un peu moins. Mais il y a aussi le côté «santé» qui s’avère problématique. Ce n’est pas juste l’encadrement qui fait défaut, c’est aussi le manque de responsabilité à ce qui a trait aux blessures ou l’impact des blessures subites lors de leur carrière. Bref, je pourrais vous en parler très longtemps, mais retournons à nos «moutons» du moins à celui de cette histoire, soit Micah Bowie.

88 matchs et une vie hypothéquée

Peut-être que le nom ne vous dit rien, mais ce lanceur a passé six saisons dans les Majeures. Il n’a pas été le plus grand des joueurs, mais a su profiter de chaque opportunité qu’il lui a été donné lors de ces 88 matchs au compteur.

Micah Bowie
Photo : Yahoo Sports

Parlons-en de ces 88 matchs justement. Ce n’est peut-être que 88 matchs, mais toute la préparation pour entourant ces apparitions aurait, selon lui, contribué à la décrépitude de son corps. En fait, Bowie se bat à chacune de ses respirations au moment où on se parle.

En seulement six saisons, Bowie a probablement eu toutes les blessures qu’un lanceur peut subir. Une opération Tommy John, des opérations pour arranger des muscles détachés ou tordus, des maux de dos et j’en passe. Malheureusement, les maux de dos se sont intensifiés dans les années qui ont suivi sa retraite en 2010. Après plusieurs consultations, en 2016 il s’est fait poser un stimulateur de la moelle épinière… C’est là que tout a changé.

Il y a eu des complications durant l’opération qui ont endommagé son corps. À un point tel qu’il dépend aujourd’hui de traitements d’oxygène quotidiens qui coûtent la peau des fesses. Ses poumons ont subi le plus gros coup, ne fonctionnant plus qu’à 9% et seulement 50% de ceux-ci reçoivent de l’air.

À deux doigts de faire faillite, Bowie a fait appel à l’Association des joueurs pour l’aider dans le paiement de ses traitements.

Le nerf de la guerre

Pourquoi demande-t-il de l’aide de la part de l’association quand ses complications découlent d’une opération qui n’a pas de «lien» avec sa carrière au baseball? C’est un peu là le nerf de la guerre. Selon Bowie, s’il n’avait pas été blessé durant sa carrière, il n’aurait pas désiré être soulagé, ne se serait pas fait opérer et ne serait pas dans cet état.

https://twitter.com/MLByahoosports/status/1086660578842738689

Un effet domino. Une fine ligne remplie de zone de gris.

Je suis passé par trois conventions collectives pour aider les joueurs à obtenir un système où ils pourraient faire de l’argent et obtenir des bénéfices post-carrière, maintenant de voir l’association prendre des décisions arbitraires des bénéfices aux joueurs lorsqu’ils ont été gagnés, c’est inconcevable pour moi. C’est fou pour un joueur de la MLB dans cette situation d’être sur l’assurance publique. – Micah Bowie

En fait, Bowie s’est vu refusé des paiements d’invalidité parce qu’il lui manque 20 petits jours pour avoir quatre années complètes de service dans la MLB pour obtenir cette assurance. Puis lorsqu’il a fait appel en disant que cette blessure a été causée par le baseball en premier lieu, l’association a refusé sans ouvrir son dossier — toujours selon lui.

Parce que j’ai joué dans la MLB, ma famille va faire faillite avec les blessures que le sport m’a laissées, ce n’est pas correct. – Bowie

On peut comprendre le goût amer que Micah Bowie a en bouche. Lorsqu’il a accroché ses crampons, Bowie désirait créer une école afin d’enseigner au jeune le baseball autrement pour éviter les blessures qui ont hypothéqué sa vie et lui faire perdre son rêve. Mais au lieu de ça, aujourd’hui, il peine à vivre dans tous les sens du terme.

L’association n’a pas commenté la situation publiquement. Elle sait que cette histoire leur donnera mauvaise presse, mais elle sait aussi qu’il existe des lignes directrices dont il est difficile de déroger. Car déroger pour un seul joueur ouvre une boite de pandore pour les autres.

Ici, il n’y a juste aucun gagnant.

Source : Yahoo Sports

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