La dernière cène du Polo Grounds

Actualité

Maxime Lauzier

Publié le 19 septembre 2018 à 5h30

Il y a des stades de balle historiques. Pensons au vieux Yankees Stadium, au mythique Fenway Park ou à l’extraordinaire Wrigley Field. Sur cette course liste, nous oublions souvent le Polo Grounds, une véritable cathédrale sportive imaginée par l’architecte Henry Beaumont Herts. Cet architecte américain, qui avait comme spécialité la conception de théâtre, a su créer dans le Upper Manhattan un stade de baseball unique dans lequel ce sont succédés les Metropolitains, les Giants, les Yankees et les Mets  pendant plus d’un demi-siècle.

Plus que de la brique et du mortier

Polo Grounds, c’est le stade de John McGraw et de Christy Mathewson. Hans Wagner et Ty Cobb y ont joué. Babe Ruth y a  frappé son premier circuit. Plus tragiquement, en 1920, Ray Chapman des Indians de Cleveland y perdait la vie atteint mortellement par un lancer. C’est aussi dans cette enceinte que près de 61 000 personnes se sont entassées pour un programme double entre les Giants et les Dodgers en 1937. Un record. C’est aussi sur l’herbe de son champ centre que Willie Mays a réalisé le catch des catchs, dos au marbre, lors de la Série mondiale de 1954.

L’attrapé fabuleux de Willie Mays, une des images les plus célèbres de l’histoire du baseball, avec comme décor le Polo Grounds. Photo : SI.com

Un grand bain

Polo Grounds, c’était un grand bain sur patte. Long, très long. De grands murs entourant l’espace de jeu et une distance galactique entre le marbre et la clôture du champ centre : 483 pieds. Alors que le champ centre était à quelques années lumières du rectangle des frappeurs, les clôtures au champ gauche et droit étaient ridiculement proches. Respectivement 279 et 258 pieds.

Une dernière représentation

C’est un 18 septembre, en 1963, que le dernier match de baseball se jouait au Polo Grounds. Les Mets, principaux locataires après le départ des Giants pour San Francisco en 1958, allaient l’année suivante entamé leur troisième saison dans les Majeures dans un tout nouvel édifice : le Shea Stadium.

En 1964, Polo Grounds tombait sous les coups d’une boule de démolition, la même utilisée – et c’est vrai – pour jeter au sol un autre temple du baseball new-yorkais : Ebbets Field.

Les vestiges du Polo Grounds au printemps 1964. Photo : ESPN.com

Source : SI.com

Tags:

Articles similaires