Justin Verlander vise les 300 victoires

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Pascal Harvey

Publié le 22 février 2025 à 8h30

Nouveau membre des Giants de San Francisco, Justin Verlander est devenu un phénomène rare dans le baseball majeur. Débutant sa vingtième saison dans les grandes ligues, l’athlète qui aura 42 ans cette semaine a pour objectif d’atteindre le plateau des 300 victoires en carrière.

Le dernier lanceur à avoir atteint cette marque est Randy Johnson et c’était en 2009. Au total, 24 artilleurs ont réussi à remporter 300 matchs dans l’histoire, Verlander deviendrait le 25ième.

Totalisant 262 gains jusqu’ici, Verlander aura besoin d’aide pour atteindre son objectif, car les lanceurs partants lancent moins de manches de nos jours et donc sont moins impliqués dans les décisions. Le vétéran souhaiterait voir les choses revenir comme avant, du temps où il était encore possible pour un gars comme lui de lancer 250 manches au cours d’une saison.

Il plaide le retour à la normale et non laisser toute la place aux statistiques avancées comme c’est le cas actuellement. Les partants sont les grands perdants de ce phénomène qui incite à les sortir du match avant le troisième tour des frappeurs et offrir l’opportunité à une pléiade de releveurs d’entrer en scène par la suite.

Si les choses ne reviennent pas comme avant, il sera difficile pour Verlander d’accumuler assez de victoires et ainsi prouver qu’il est encore possible pour lui et ses confrères de se valoriser autrement qu’en se faisant retirer la balle des mains tôt dans la partie.

Justin Verlander ne souhaite pas atteindre les 300 victoires en prévision de son entrée à Coooperstown, car son billet est déjà réservé en ce sens, mais il cherche à permettre aux prochaines générations de lanceurs de donner du sens à leur métier.

L’an passé, à sa première campagne dans les Majeures, Paul Skenes des Pirates de Pittsburgh a retenu l’attention en raison de son grand talent, mais aussi parce que son équipe a géré maladivement le temps qu’il a passé sur la butte. Je comprends que les lanceurs sont plus puissants qu’avant et que de lancer plus de 200 manches aurait pour effet de raccourcir leur carrière de quelques saisons, mais au final ce sont eux que les partisans viennent voir et non quelques releveurs moins connus qui ne font que passer au cours d’un match.

Le vétéran des Giants demande même au baseball majeur de changer les règlements et pénaliser les équipes qui empêchent leurs partants de faire leur boulot selon les règles de l’art et non quelques manches à la fois.

Afin d’imager le changement de culture qui s’est opéré au fil du temps, il n’y a eu que 28 matchs complets dans les Majeures en 2024 (le plus bas total dans l’histoire), comparativement à 622 en 1988. Seulement trois artilleurs ont remporté 20 victoires depuis 2019 et la moyenne de manches lancées par départ est de 5.22, à peine assez pour se qualifier pour une victoire. À ce rythme, si la tendance continue d’être à la baisse, les victoires deviendront inatteignables pour les lanceurs partants.

Les Giants de San Francisco n’ont pas offert un contrat à Justin Verlander uniquement en raison de son passé, mais aussi de son présent et de ce qu’il peut encore offrir sur un terrain et dans un vestiaire. Déjà, il a pris les jeunes artilleurs de l’équipe sous son aile en leur prodiguant quelques conseils. Il devient à sa façon, un deuxième instructeurs des lanceurs.

À 38 gains de son objectif, Verlander rêve peut-être en couleur, mais au moins il éveille les consciences et remet les pendules à l’heure au moment où le rôle des artilleurs partants devient de moins en moins important.

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Giants de San Francisco, Justin Verlander

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