Hier soir, les Blue Jays ont mis la main sur le releveur Jeff Hoffman. C’est un très beau coup de la part d’une formation qui a clairement besoin d’aide dans l’enclos de relève.
Hoffman, un ancien premier choix du club qui a été échangé contre Troy Tulowitzki dans le temps, deviendra le releveur de fin de match du club, si tout va bien. Il aura la chance de finir des matchs, selon la direction.
Ce qu’il faut se demander, c’est pourquoi un agent libre de premier plan (c’était l’un des meilleurs releveurs disponibles sur le marché) a accepté, contrairement à d’autres, de signer à Toronto.
Dans les faits, selon ce que Robert Murray rapporte, Toronto n’était pas le premier choix du releveur. Ce dernier a signé à Baltimore (trois ans, 40 M$ en tout) avant de s’engager à Toronto pour trois ans et 33 M$ – avec possibilité de monter à 39 M$ en fonction de ses performances.
Mais pourquoi est-il à Toronto, donc?
Dans les faits, après avoir signé son contrat, il a passé ses tests physiques et les Orioles ont eu peur des résultats à son épaule droite, soit celle qu’il utilise pour lancer. Le club a donc reculé et au lieu de renégocier le contrat, Hoffman est allé voir ailleurs.
Comme les Blue Jays ont officiellement annoncé le contrat, cela veut dire que le test physique a été réussi aux yeux du club de la Ville-Reine. Le club n’a donc pas eu aussi peur que les Orioles de son épaule.
Le tout s’est fait dans l’ombre, ce qui n’a donc pas fait jaser avant l’annonce officielle de son entente à Toronto.
D’ici trois ans, un des deux clubs pourrait mal paraitre. Après tout, si Hoffman se blesse à l’épaule dans une course aux séries et manque du gros temps de jeu, Toronto aura l’air fou. Mais s’il reste en santé et domine, peut-être que les patrons à Baltimore vont s’en mordre les doigts.
Pour calmer les partisans des Blue Jays, on peut mentionner que les Orioles ont l’habitude d’être « trop prudents » avec les tests physiques de certains joueurs. Reste à voir si c’est ce qui s’est passé ici.
Cependant, cette situation à la Carlos Correa n’est pas la seule chose à retenir de la signature des Blue Jays. Qu’est-ce que je retiens de l’arrivée de Jeff Hoffman au Canada?
Voici quelques éléments à noter.
1. L’an passé, l’enclos a eu de la difficulté à Toronto. Sans Jordan Romano (qui remplacera ironiquement Jeff Hoffman à Philadelphie) en plus, il fallait ajouter plusieurs bras à Toronto.
Le retour de Yimi Garcia, l’arrivée de Nick Sandlin (dans la transaction Andres Gimenez) ainsi que la signature de Jeff Hoffman sont trois éléments qui vont donner des options au gérant John Schneider en fin de match.
Erik Swanson et Chad Green sont aussi des gars qui vont faire le club. Josh Walker et Brendon Little, deux gauchers, seront de la course pour un poste, tout comme Ryan Burr et Zach Pop. Pop ne peut plus aller dans les mineures sans éviter le ballottage, ceci dit.
Et dans un monde idéal, les Blue Jays signeraient un partant pour envoyer Yariel Rodriguez en relève… en plus d’un autre releveur gaucher.
2. Trois ans et 33 M$, c’est le plus gros contrat de releveur que Ross Atkins et Mark Shapiro ont offert depuis leur arrivée à Toronto après la saison 2015. Yimi Garcia (15 M$) et Chad Green (avec des options jusqu’à 21 M$) étaient les marques à battre.
Ça démontre qu’il y avait du travail à faire dans l’enclos, qui a aujourd’hui plus d’allure qu’hier matin, quand la signature d’Hoffman n’était pas officielle.
3. Un releveur qui lance en fin de match doit aller chercher des retraits sur des prises. Il ne peut pas toujours laisser la défensive (aussi bonne soit-elle à Toronto) faire le travail.
Et depuis deux ans, Hoffman est l’un des meilleurs releveurs à ce sujet. Son taux de 33.4 % à Philadelphie (donc un par trois frappeurs affrontés) le place parmi l’élite des releveurs à ce sujet. L’an passé, il a eu 89 K en 66.1 manches de travail.
4. Il ne faut pas penser qu’il ne reste pas de travail à faire à Toronto, qui est au coeur d’une saison morte catastrophique. Le monticule peut encore être amélioré, mais il reste surtout du travail à l’attaque.
Et à ce que je sache, Vladimir Guerrero Jr. peut devenir joueur autonome dans un an…
Présentement, les Blue Jays ont une masse salariale d’environ 240 M$ pour 2025, ce qui place le club aux portes du premier seuil de la taxe de luxe. Le dépasser ne devrait pas être un problème puisque le club l’a déjà fait en 2023.
Ça aurait aussi été fait en 2024 si la formation ne s’était pas écroulée… et le fait de ne pas avoir payé de taxe de luxe en 2024 (ce qui a pour effet de réinitialiser les pénalités) est une raison de plus de ne pas trop se retenir en 2025, dans l’optique où le club veut gagner cette année.
Rappelons que le nom d’Anthony Santander est celui qui circule le plus à Toronto depuis quelques semaines. Est-ce que les Blue Jays arriveront à l’attirer en ville d’ici le camp d’entraînement?
Si oui, Jeff Hoffman et lui auront des raisons différentes de vouloir battre Baltimore en 2025…