Les Giants de San Francisco connaissent une saison 2018 en deux temps. Parfois capables du meilleur, autrefois du pire. Mais cela ne bouleverse pas trop mon cœur de partisan. Je ne m’attendais pas à ce que mon club fasse les séries cette année. Je l’avais même mentionné lors d’un de nos podcasts portant sur la division Ouest de la Nationale.
Ainsi, leur fiche de 59 gains contre 60 revers a de quoi me surprendre un tantinet. Si les Giants flirtent aussi souvent avec un ratio de .500 et qu’ils le dépassent de quelques matchs de temps à autre, c’est en partie dû au boulot colossal de l’artilleur Dereck Rodriguez. Bien que son père Ivan – il s’agit du receveur siégeant à Cooperstown dont il est question ici – excellait pour diriger ses lanceurs, c’est à une distance de 60 pieds et 6 pouces du marbre que Dereck brille.
Une séquence impressionnante
Depuis son rappel du 28 mai dernier, Dereck Rodriguez a connu très peu de ratés et beaucoup de succès. En fait, on peut affirmer qu’il n’a trébuché qu’une seule fois dans sa jeune carrière de big leaguer, soit le 9 juin contre les Nationals. Lors de ce départ, l’artilleur droitier n’a pu compléter la troisième manche de jeu et il a terminé sa journée de travail avec un total de cinq points mérités en deux manches et deux tiers lancées. Il s’est relevé de son seul revers en carrière et a effectué une job honnête lors de ses deux sorties suivantes.
Puis la journée du 24 juin est arrivée.
Depuis cette date, celui qu’on a affublé du surnom D-Rod est tout simplement fumant. En neuf sorties (huit départs et une apparition en relève), il affiche un dossier de 4-0 et une moyenne de points mérités de 1.28 en 56 manches et un tiers lancées. Qui plus est, il a lancé au moins six manches et accordé deux points mérités ou moins à chacun de ses huit départs. Bien sûr, deux de ses sorties sont survenues contre les pauvres Padres, mais il a affronté des adversaires coriaces lors de cette séquence aussi. On a qu’à penser aux Astros ou aux Diamondbacks qu’il a blanchis pendant sept et six manches et un tiers respectivement, ou encore à la puissante offensive des surprenants A’s (un point mérité en six manches et un tiers) qu’il a tenue en respect.
Un joueur de position devenu lanceur
Ce qui est d’autant plus impressionnant dans le cas de D-Rod, c’est qu’il est un lanceur à temps plein que depuis 2014. Au préalable, il avait été repêché par les Twins en tant que joueur de position et a été utilisé au champ extérieur pour la majorité de ses rencontres disputées de 2011 à 2013. On ne se douterait même pas de cet important détail quand on le voit déployer et maîtriser à merveille son arsenal de tirs comprenant une balle rapide, une rapide tombante (sinker), un changement de vitesse, une courbe et une balle glissante.
Dommage que ce jeune artilleur évolue sur la côte Ouest, car il passe sous le radar de plusieurs amateurs – surtout ceux de l’Est pour lesquels le décalage horaire fait en sorte que les matchs débutent à 22h et se terminent le lendemain à 1h du matin – puisque ce jeune homme se veut être l’une des meilleures recrues cette année. En fait, n’eut été de Juan Soto des Nationals, D-Rod aurait eu de fortes chances de remporter le titre de recrue de l’année dans la Nationale. Alors, chers amateurs, faites un petit effort et couchez-vous un peu plus tard pour le voir à l’oeuvre. Vous ne le regretterez pas!