Vladimir Guerrero Jr. déteste être frappeur de choix

Actualités, Blue Jays

Pascal Harvey

Publié le 23 mars 2025 à 12h30

C’est connu : les athlètes professionnels sont des bibittes d’habitudes qui se préparent de façon répétitive à affronter des situations plus ou moins prévisibles.

Au baseball, pour un frappeur de choix, l’objectif est de connaître à la quasi-perfection les tirs qui lui seront offerts au cours d’un match. Sa préparation est faite en conséquence et il doit bien connaître le répertoire de l’artilleur partant de la formation adverse. Les frappeurs désignés naturels n’ont pas à peaufiner l’aspect défensif de leur jeu (ou si peu), car ils n’interviendront pas à ce chapitre, contrairement à leurs coéquipiers qui doivent tenir compte des deux aspects.

Je me mets dans leurs souliers et je vivrais fort possiblement aussi une certaine frustration de ne pas pouvoir contribuer défensivement aux succès de mon équipe. Un receveur, par exemple, retirera beaucoup plus de satisfaction d’avoir bien dirigé les lanceurs que de s’être présenté à quatre reprises au marbre avec son bâton dans les mains, sa préparation est axée sur le fait de bien gérer le trafic en défensive et non de faire une différence offensivement. Certains le font, mais ils sont une denrée rare.

Les joueurs de baseball peuvent se rattraper en faisant un beau jeu en défensive, alors que leur soirée en attaque est plus difficile et ainsi permettre à leur équipe de savourer la victoire. Un frappeur de choix qui vit un match plus difficile qui se solde par un zéro en quatre n’aura guère servi la cause de son équipe et vivra certaines frustrations.

John Schneider, le gérant des Blue Jays de Toronto, confirme que Vladimir Guerrero Jr. n’apprécie guère occuper cette position. Il spécifie même que le numéro 27 des Jays désire profiter pleinement de la première moitié de saison en jouant à sa position « naturelle » au premier coussin. Si son gérant a besoin de lui en ayant recours uniquement à son bâton, Vlad comprendra, mais fera quand même une crise d’urticaire juste en y pensant.

Il ne doit donc pas aimer l’alignement du jour.

Tu ne nais pas frappeur de choix, tu le deviens en raison de différentes circonstances. Shohei Ohtani a agi uniquement à titre de frappeur désigné en 2024 en raison d’une blessure qui l’empêchait d’évoluer sur la butte. Il a tout de même connu une saison phénoménale, mais il aurait possiblement souhaité pouvoir contribuer autrement sur le terrain.

David Ortiz a fait du rôle de frappeur de choix un art et il a rayonné durant de nombreuses années en faisant la différence à moments opportuns, car il comprenait parfaitement son travail et il se présentait au marbre, match après match, avec un seul but en tête : celui de frapper le coup sûr qui allait faire la différence.

Bo Bichette en est un autre qui préfèrerait ne pas voir les lettres DH au bout de son nom dans l’alignement partant de John Schneider. Pourtant, les gérants ne souhaitent pas pénaliser les joueurs qu’ils utilisent à cette position offensive, mais bien parce qu’ils ont besoin de quelqu’un pour faire le boulot et bien le faire.

Le fait que la Ligue nationale ait emboîté le pas à l’Américaine en ce sens il y a quelques année fait que 30 frappeurs de choix sont en action à plus ou moins tous les jours durant la saison de baseball, mais cela ne veut pas dire que ces 30 athlètes se sentent pleinement heureux dans leur rôle.

Demandez à un joueur de hockey de sauter sur la patinoire uniquement lors de situations d’avantage numérique et vous sonderez leur motivation par la suite. Les frappeurs désignés font bien leur travail, mais nous pouvons comprendre Vladimir Guerrero Jr. et les autres de vouloir en faire plus en ayant la possibilité de réaliser des bijoux défensifs et voir briller les yeux de leurs coéquipiers à ces moments précis.

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Blue Jays de Toronto, John Schneider, Vladimir Guerrero Jr.

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