Les 31 janvier et 1er février dernier, j’ai été invité par mon association de baseball pour assister à une convention des entraîneurs. Nous étions plusieurs coachs de plusieurs régions réunis afin de parfaire nos connaissances en matière d’enseignement.
J’ai eu la chance de croiser plusieurs anciens joueurs avec qui j’avais joué, que ce soit de mon temps avec les Aigles de Laval qu’avec celui du Championnat canadien en Ontario. J’y allais sans grandes attentes, mais honnêtement, ce fut une révélation pour moi et je tenais à vous en faire part.
Évidemment, il y avait plusieurs personnalités du monde du baseball québécois afin de nous donner des ateliers de type technique afin d’améliorer nos pratiques. Les meilleurs à tous niveaux étaient présents, on peut penser à Marc Griffin, Éric Cyr, Steever Ager et Benjamin Guimont.
Que ce soit pour les exercices au bâton, pour les voltigeurs ou pour le système de relayeur, tout était à point et pouvait nous aider à se renforcir au niveau de nos connaissances sportives. Mais l’atelier qui m’a le plus intéressé en était un plus psychologique donné par André Lachance, directeur des opérations baseball à Baseball Canada depuis février 2001.
Il y a deux ateliers qui m’ont vraiment interpellé, si bien que j’en parle régulièrement à plusieurs personnes. Premièrement, nous devions tenter de résumer notre meilleur entraîneur à vie en un seul mot sur notre téléphone et nos réponses se transposaient sur un écran en avant.
Plusieurs réponses s’y retrouvaient, par exemple : leadership, amusant, gentil, excellent, mais celle qui est ressortie était PASSION. Comme il nous l’a fait remarquer, personne n’a écrit meilleur entraîneur des lanceurs ou meilleur entraîneur des frappeurs. La passion du baseball est la clé pour nous afin de transposer ce plaisir en nos joueurs. Mais ce qui m’a fasciné, c’est qu’ensuite il nous a demandé :
Quel mot pensez-vous que vos joueurs vont utiliser pour vous décrire dans 15 ans?
Boum, cette réplique m’a frappé de plein fouet. Honnêtement, je n’étais pas certain de cette réponse. J’ai tenté l’expérience avec mon fils et il a hésité entre bon et sévère. Je vais donc devoir travailler sur ma façon de faire avec mes joueurs au courant de la prochaine campagne. Je ne veux pas être le méchant qui les entraîne au baseball, je veux faire partie de l’équipe et leur apprendre le plus beau sport qui soit avec ma passion.
Puis ensuite, il nous a raconté une histoire vraie alors qu’il était l’entraîneur de l’équipe canadienne qui s’en allait en finale. Il a décidé de faire une pratique avec ses filles dans le but de les rapprocher, de créer une chimie, une identité d’équipe indéniable qui les feraient travailler ensemble.
Encore une fois, j’écris ces lignes et j’en ai des frissons. Il a donc décidé de positionner une fille au deuxième coussin ainsi qu’une fille au bâton. La pratique était simple, elles devaient simuler le coup sûr gagnant qui leur permettaient de remporter le tournoi. Donc, elle faisait semblant de frapper en lieu sûr et l’autre croisait la plaque pour la victoire. Ensuite elles devaient festoyer comme si le tout était véridique en lançant les casquettes etc.
Elles l’ont fait deux ou trois fois avec des filles différentes toujours avec le même résultat et, même si on les regardait de travers dans les estrades, elles avaient le sentiment euphorique que procure la victoire.
Le lendemain en finale, vers la fin du match, la tension était à son comble puisque la partie était serrée. Toutes les filles étaient stressées puisque le point gagnant était au deuxième but. Puis, une joueuse s’est levée et a dit:
Ne soyez pas stressées les filles, ça va bien aller, on l’a pratiqué hier!
Bang, la phrase parfaite au moment parfait. Et ce qui devait arriver arriva. Vous pouvez être certains que je vais faire cet atelier au début de ma prochaine saison. Peut-être qu’ils ne gagneront jamais le championnat, mais ils vont tout de même en connaître la sensation.
