Temple de la renommée : Russell Martin mérite de poursuivre son rêve

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Pascal Harvey

Publié le 19 janvier 2025 à 8h30

Aujourd’hui, à quelques jours de la sélection des athlètes qui feront leur entrée au Temple de la renommée du baseball en 2025, je vous partage quels auraient été mes choix si j’avais eu le privilège de pouvoir remplir un bulletin de vote.

Tout d’abord, pour son immense contribution pour son sport, le Japonais Ichiro Suzuki reçoit mon vote, lui qui en est à une première année d’admissibilité au Temple. Suzuki a été aux Mariners de Seattle ce que d’autres grands noms ont été pour des équipes qui n’avaient pas le renommée des Dodgers de Los Angeles ou encore des Yankees de New York ni la visibilité qui vient avec. Pensons ici à Cal Ripken Jr. chez les Orioles de Baltimore ou encore à George Brett chez les Royals de Kansas City. De plus, Ichiro a pavé la voie à plusieurs autres compatriotes japonais qui se succèdent depuis ce temps dans le baseball majeur. On peut donc le considérer, et à juste titre, comme un précurseur qui a ouvert les horizons des dirigeants des Majeures à penser à l’extérieur de la boîte et à donner la chance à des athlètes provenant du pays du Soleil levant à se faire valoir de ce côté-ci de l’océan Pacifique.

Aussi à sa première année sur le bulletin de vote, Russell Martin obtient mon soutien par solidarité, car il doit obtenir au moins 5% des résultats afin de poursuivre son rêve d’un jour voir les portes du Temple s’ouvrir devant lui. Un ancien joueur qui n’obtient pas ce pourcentage lors du scrutin voit son nom retiré des bulletins l’année suivante. Russell mérite une autre chance et je lui offre avec la conviction que d’autres, comme moi, voient en lui un joueur dont les efforts ont été plus grands que d’autres. Martin a du se battre pour atteindre les Majeures et il a travaillé sans relâche pour convaincre les dirigeants des équipes pour qui il a évolué de lui donner le rôle qu’il méritait pleinement, c’est-à-dire, celui de meneur sur le terrain. Martin était aussi très polyvalent et il pouvait jouer à n’importe laquelle des positions sur le terrain.

On le sait, Martin a été très bon défensivement et il avait une grand facilité à bien diriger les lanceurs. S’il fait sa place un jour au Temple, ce ne sera pas pour les mêmes raisons que Joe Mauer ou encore Mike Piazza, qui ont su se démarquer offensivement durant bon nombre d’années. Martin, tout comme Ivan Rodriguez, était un athlète moins flamboyant, mais combien efficace. C’est pour son efficacité et l’importance qu’il a eu lors de ses années à Los Angeles et à Toronto qu’il mérite, au minimum, de survivre à sa première année d’admissibilité.

Chaque journaliste qui a le privilège d’obtenir un bulletin de vote visant à élire les prochains membres du Temple de la renommée détient 10 votes. Il n’est pas obligé de les utiliser tous les dix, mais ils ne peuvent excéder ce nombre.

Je poursuis donc mes choix avec CC Sabathia et Dustin Pedroia, tous deux admissibles pour une première fois. Sabathia a été un lanceur dominant et intimidant chez les Indians (Guardians) de Cleveland, de même que chez les Yankees de New York, tandis que Pedroia a été l’âme et le cœur des Red Sox de Boston durant 14 saisons, où il a frappé pour une moyenne de .299. Pedroia était de tous les combats et il savait montrer l’exemple en salissant son uniforme match après match. Il était un gagnant.

Billy Wagner (à sa dernière année d’admissibilité) et Andruw Jones reçoivent aussi mon appui. Wagner, un rare releveur de fin de match gaucher à dominer son sport, performait au moment même où Mariano Rivera (Yankees) et Trevor Hoffman (Padres) en faisaient autant au sein de d’autres équipes. Évoluant à Houston, à un moment où les Astros étaient moins visibles, on peut dire qu’il a performé dans l’ombre de Rivera. Wagner a obtenu 422 sauvetages en carrière et a maintenu une moyenne de points mérités de 2.31. Ses statistiques parlent d’elles-mêmes.

Pour sa part, Jones était un rouage important des bonnes années des Braves d’Atlanta en évoluant sous les ordres de Bobby Cox. Andruw et Chipper Jones, le receveur Javier Lopez et les lanceurs Greg Maddux, Tom Glavine et John Smoltz ont fait rager les partisans des Expos à répétition durant bon nombre d’années et j’en suis un. Excellent frappeur, il était aussi un voltigeur de fort calibre comme en font foi ses dix Gants dorés. En 2024, il a obtenu un peu plus de 61% des votes.

J’hésite à donner mon vote à Carlos Beltran, impliqué dans le scandale de vol des signaux alors qu’il portait les couleurs des Astros de Houston, en 2017. Tout comme Alex Rodriguez et Manny Ramirez, qui sont toujours maintenus à l’extérieur du Temple même si leurs statistiques les placent dans la catégorie des plus grands, Beltran a contrevenu aux règles et il ne devrait pas avoir plus le droit d’y accéder que Rodriguez et Ramirez, associés tous deux au phénomène des produits dopants. Les trois anciens sont inscrits sur le bulletin de vote pour (respectivement) une 3e, 4e et 9e fois.

Andy Pettitte, Omar Vizquel, Chase Utley et David Wright obtiennent mes choix sept, huit, neuf et dix.

Pettitte, un grand gaucher, savait performer au bon moment et ce sont les Yankees de New York qui ont pu bénéficier de sa présence. Pettitte a débuté sa carrière à New York en 1995 et après un bref séjour de trois ans à Houston, il est revenu terminer sa carrière de 18 saisons dans le Bronx, à l’âge de 41 ans. Il a remporté 256 matchs entre 1995 et 2013.

Vizquel est un modèle de durabilité et de constance. Le Vénézuélien a joué durant 24 saisons dans les Majeures, la plupart à Cleveland. Frappeur de moyenne et non de puissance, sa moyenne en carrière s’élève à .272, il était surtout considéré pour être un modèle à la position d’arrêt-court, où il a remporté 10 Gants dorés.

Chase Utley a été durant des années considéré comme étant le meilleur joueur de deuxième but de son époque. En compagnie de Jimmy Rollins et du puissant Ryan Howard, ils formaient, chez les Phillies de Philadelphie, un trio dynamique qui faisait la vie dure aux lanceurs adverses. Il a représenté les Phillies à six occasions au Match des étoiles.

David Wright en est à une deuxième année d’admissibilité et je le considère l’un des meilleurs joueurs à avoir porté l’uniforme des Mets de New York. Celui qui verra son numéro retiré cette saison par la formation new-yorkaise pourrait devenir le quatrième véritable membre de l’équipe à se retrouver au Temple après Tom Seaver, Dwight Gooden et Ron Darling, trois grands lanceurs. Sa carrière fut relativement courte, il a joué un total de 14 saisons chez les Mets, mais elle fut productive. Excellent à sa position au troisième but, il a été un fier représentant de son équipe à sept Matchs des étoiles.

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Andruw Jones, Andy Pettitte, Billy Wagner, CC Sabathia, Chase Utley, David Wright, Dustin Pedroia, Ichiro Suzuki, Omar Vizquel, Russell Martin, Temple de la renommée

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