L’hiver dernier, tous les yeux étaient rivés sur les cas de Shohei Ohtani et de Yoshinobu Yamamoto, les deux joueurs autonomes les plus en demande sur le marché de l’autonomie. Au final, les deux Japonais ont pris la décision de rejoindre les Dodgers, et ils l’ont fait à très gros prix.
Cela dit, dans l’ombre de ses deux compatriotes, Shota Imanaga a signé un pacte avec les Cubs de Chicago. Un pacte bien moins lucratif que celui d’Ohtani et de Yamamoto (Imanaga touche un peu plus de 11 M$ par année), et qui avait le potentiel d’être une belle aubaine à Chicago.
Et jusqu’à maintenant, le mot « aubaine » est un euphémisme.
Hier, Imanaga était sur la butte pour son neuvième départ de la saison. Encore une fois, il a été dominant, n’accordant que quatre coups sûrs et pas le moindre point en sept manches de travail.
Ce faisant, il a fait passer sa MPM cette saison à… 0,84. Non, ce n’est pas une erreur de frappe.
En fait, sa MPM après neuf départs est carrément un record pour un lanceur après neuf départs en carrière. Le seul autre qui a maintenu une MPM de moins de 1 après ses neuf premiers départs en carrière, c’est Fernando Valenzuela.
Non seulement il s’agit possiblement du meilleur début de carrière pour un lanceur partant de l’histoire de la ligue, mais on parle carrément de l’un des meilleurs débuts de saison pour un lanceur partant dans les 100 dernières années.
En fait, seuls Jacob deGrom, Juan Marichal et Zack Greinke ont déjà eu une MPM plus basse que celle d’Imanaga après neuf départs pour débuter une saison depuis 1920.
En ce moment, à Chicago, il y a une « Shota-mania », et avec raison. L’artilleur est des plus dominants sur la butte (il est le favori pour le Cy Young en ce moment avec de tels chiffres), et en plus, il est extrêmement charismatique.
Non seulement il remercie l’arbitre avec un salut à chaque fois qu’il lui donne une nouvelle balle (qui est une très belle marque de respect), mais il est un gars très expressif sur la butte.
Et hier, il a visiblement révélé le secret de son succès : le Dunkin Donuts, où il prend toujours un café latté. Il alterne toujours entre un petit et un médium, ce qui l’amène à se dire que les employés doivent trouver qu’il a de la difficulté à se décider sur le format qu’il souhaite avoir.
Mais au final, Imanaga est surtout une attraction pour ses prouesses sur le monticule. En ce moment, il est le lanceur partant le plus dominant des Majeures, et Derek Shelton, le gérant des Pirates, a raison de dire qu’il y a des entraîneurs des frappeurs qui vont faire des cauchemars en pensant à Imanaga.
Parce qu’en réalité, il n’a pas une grosse rapide, lui qui la pousse à 92-93 milles à l’heure dans ses bonnes journées. Cela dit, il parvient à mettre un effet sur sa balle rapide qui fait en sorte que les frappeurs s’élancent dans le vide à tout bout de champ, et il limite les buts sur balles. Beaucoup de retraits au bâton et peu de buts sur balles accordés, c’est souvent une recette qui amène du succès.
Avant le début de la saison, j’avais comme prédiction osée qu’Imanaga allait connaître une meilleure saison 2024 que Yoshinobu Yamamoto. Ça ne se voulait pas une pointe envers Yamamoto, mais plutôt un vote de confiance en Imanaga.
Il est encore tôt, mais jusqu’à maintenant, il me donne raison… et il me fait même passer pour un pessimiste.
Si vous avez la chance de voir un match des Cubs lors duquel Imanaga est en action, prenez le temps de le faire. C’est beau de voir un lanceur au style un peu plus vintage connaître autant de succès en 2024, et j’espère qu’il pourra poursuivre sur sa lancée.
Parce qu’en ce moment, c’est la « Shota-mania » à Chicago… et les Cubs doivent se dire qu’ils ont frappé tout un coup de circuit en signant « le troisième Japonais » sur le marché.