Remettre les reconstructions en perspective

Actualité

Maxime Lauzier

Publié le 10 février 2018 à 7h25

Selon moi, le processus de reconstruction dans le monde du sport est nécessaire. Une formation qui n’a pas tous les outils pour rivaliser avec les grosses gommes du circuit se doit de repartir sur de nouvelles bases le plus tôt possible.

Les équipes sont même de plus en plus transparentes à ce sujet. Dans la LNH, les Rangers de New York ont annoncé, noir sur blanc, une reconstruction en règle au cours des derniers jours.

https://twitter.com/NYRangers/status/961669453804130304

Ce mal nécessaire, de plus en plus accepté par les fans, est tout de même critiqué. Pour certains partisans et certains acteurs importants du monde du baseball – incluant Scott Boras -, il est inconcevable qu’une formation ne tente pas de gagner chaque année.

Parce que tout le monde sait que les Pirates et les Marlins n’étaient qu’à un lanceur près de battre les Astros en Série mondiale…

Remettre les choses en perspective

Je suis tombé sur un texte qui traitait de l’argent dépensé par les dix formations en reconstruction sur le marché de l’autonomie. Dans l’article, il y a un tableau qui nous démontre l’argent dépensé par les formations. Le voici :

Capture d’écran : The Score

La phrase qui suit ce tableau dans le texte se lit ainsi : en regardant l’argent dépensé sur le marché des agents libres par les équipes en reconstruction, on peut comprendre pourquoi Scott Boras et Tony Clark (le chef de l’Association des joueurs) sont fâchés.

Je ne sais même pas par où commencer…

Ces formations-là sont en reconstruction. Mis à part les Phillies, cette formation qui sort d’une reconstruction, aucune de ces équipes-là n’a dépensé plus de 10 millions de dollars sur le marché… et c’est bien normal. Une organisation qui cherche à reconstruire n’ira pas signer des agents libres à gros prix puisqu’elle veut laisser de la place aux jeunes. C’est le principe même de la reconstruction.

Sans compter le fait que ces villes-là ne sont pas attirantes pour des agents libres de renom qui veulent gagner maintenant!

Faire dire ce que l’on veut aux chiffres

Mais c’est en comparant ce tableau avec un autre que j’ai pleinement réalisé l’absurdité de la chose. Dans le même texte, les dix équipes en séries ont été analysées sous le même angle.

Capture d’écran : The Score

En mettant de côté les Rockies et les Cubs, le montant le plus élevé est de 33.4 millions, mais pour quatre joueurs. Les champions en titre ont signé deux gars pour un total de 23.5 millions, ce qui n’est pas exactement un salaire octroyé aux vedettes du circuit.

Et que dire des Yankees (10 millions) et des Dodgers (deux millions), ces gros marchés de la ligue qui ne veulent plus payer la taxe de luxe? Vous me direz que les Yankees ont tout de même été chercher Stanton… et je vous dirai que vous confirmez mon sous-titre : on peut faire dire ce que l’on veut aux chiffres! Stanton est peut-être à New York, mais le marché est tout de même au ralenti. Les Yankees, qui veulent encore s’améliorer, ont la chance d’ajouter un joueur comme Yu Darvish en ne donnant aucun joueur de la formation actuelle, mais ils ne le font pas. Est-ce normal? Est-ce habituel?

Bien entendu, les chiffres sont plus gros dans le tableau des équipes en séries… mais pas tant que ça. Le marché est en grande transformation puisque les dirigeants ne veulent plus donner des contrats trop longs aux joueurs. Les équipes en position de gagner sont beaucoup plus à blâmer pour les non-signatures de Darvish, Arrieta, Martinez et autres.

Ce ne sont pas les Braves ou les Reds qui vont signer Darvish, c’est juste normal. Ce n’est pas dans l’ordre des choses.

Alors, doit-on blâmer les équipes en reconstruction pour le marché au ralenti? Non! Ce ne sont pas à eux de signer les gros joueurs. Même le commissaire est d’accord, lui qui a affirmé que toutes les équipes ne pouvaient pas avoir la même fenêtre d’opportunité en même temps.

Cessons de nous attaquer aux Marlins et autres de ce monde. Ce ne sont pas les équipes qui veulent donner toute la place aux jeunes joueurs qui sont à blâmer pour les agents libres. D’ailleurs, n’ont-ils pas leur mot à dire, ces fameux joueurs agents libres?

Tags:

Articles similaires