Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais la vague récente d’embauches est sous le signe de la jeunesse. Tendance qui a débuté en 2017 avec l’embauche d’Aaron Boone (Yankees) et Alex Cora (Boston).
D’un côté, on criait au renouveau, à la bonne idée, et de l’autre on scandait qu’on était tombé sur la tête et qu’un entraîneur sans grande expérience était du suicide. Force est d’admettre qu’ils ont fait mentir leurs détracteurs en récoltant 100 et 108 victoires respectivement.
En 2018, ça s’est poursuivi, faisant passé la tendance à une nouvelle façon de faire. À 37 ans, le nouveau gérant des Twins, Rocco Baldelli est le plus jeune à obtenir cette position dans les Majeures, le premier à être né dans les années 1980. Un changement de garde comme on dit. D’accord, la vieille école n’est pas encore reléguée aux oubliettes. Plusieurs gérants sont encore aux commandes puis les nouveaux gérants David Bell (Reds) et Charlie Montoyo (Jays) ont fait leurs classes comme c’était l’habitude auparavant.
Sauf que la nouvelle vague n’a pas nécessairement la même expérience que les gérants d’avant. Ils n’ont pas défriché le système. Ils n’ont pas commencé du bas pour se rendre en haut. En gros, ils ont tous des expériences différentes, que ce soit en tant que joueur, en tant qu’analyste, quelques années ici et là dans les mineures. Mais le parcours «type», il est de moins en moins là. Toutefois, Baldelli a sa propre théorie. De l’expérience oui, mais le travail porte aussi sur autre chose.
Je crois qu’une grosse partie du travail est de négocier avec des gens au quotidien et de mettre les joueurs dans de bonnes dispositions. Oui, la game est importante et challengeante, mais le plus important du travail, c’est de s’assurer que les gens viennent sur le terrain dans un bon environnement. – Baldelli
En fait, il y a une corrélation avec les directeurs généraux. Plus les DG sont jeunes, plus ils seront portés à embaucher de jeunes gérants. C’est à la fois une question de génération et d’évolution du sport. Les équipes sont de plus en plus jeunes et elles ont besoin de quelqu’un apte à connecter avec le groupe de joueurs. Sans oublier qu’ils doivent s’adapter à la nouvelle école de statistiques sexy qui font maintenant partie à part entière du baseball. Mais avant tout, c’est la communication qui est la clé. Les formations ne veulent plus d’un vieux gérant à la main de fer qui garde une ligne directrice dure sans possibilité d’adaptation.
Tu dois être vulnérable. Tu dois admettre tes erreurs et connecter avec les joueurs. Être audacieux tout en respectant les joueurs. Car eux, ils respectent tes efforts et ta préparation. Tu dois être toi-même. – Craig Counsell
Pourquoi les équipes se tournent-elles vers des gérants plus jeunes? Tout simplement parce qu’elles s’adaptent aux nouveaux besoins du sport. Parce qu’à l’heure actuelle, la plupart des gérants au parcours habituel n’ont peut-être plus rien de nouveau à amener au jeu. Puis Alex Cora et Aaron Boone l’ont démontré, pas besoin de 1000 ans d’expérience pour obtenir une Série mondiale ou une belle saison. Le sport évolue, les besoins aussi et le reste, comme les gérants, continuera de suivre.
Source : Sports Illustrated