Avec la saison 2025 du baseball majeur qui est à nos portes, il est temps de mettre la table pour les prochains mois. Et quoi de mieux pour y arriver que de décortiquer la saison morte de chaque formation?
Au menu aujourd’hui : les Giants de San Francisco.
Saison 2024
Les Giants de San Francisco n’ont pas connu une saison au-delà de la marque des .500 depuis 2021. En 2024, les hommes de Bob Melvin ont montré un dossier de 80 victoires contre 82 revers, terminant la saison à 18 matchs des Dodgers de Los Angeles au classement de leur division.
Pourtant, les Giants étaient gonflés à bloc en début de campagne, eux qui venaient d’ajouter deux gros noms via le marché des joueurs autonomes. Matt Chapman et Blake Snell débarquaient tous deux dans la Baie afin de regarnir un alignement qui en avait cruellement besoin. L’équipe prouvait ainsi qu’elle pouvait se montrer désirable pour des joueurs de talent à la recherche d’un changement d’air.
La venue de Jung Hoo Lee en Amérique se voulait aussi un coup de maître de la part de l’organisation californienne. Véritable dynamo offensif, ce dernier offrait plus de possibilités au gérant Melvin au haut de l’alignement. Malheureusement pour les Giants, le Japonais n’a joué que 37 parties dans son nouvel uniforme en raison d’une blessure à l’épaule gauche subie tôt dans la saison. Cette absence soudaine a fait mal aux Giants, qui se se sont rapidement retrouvés à court de solutions.
Même constat dans le cas de Snell, qui a vu sa saison, lui aussi, écourtée en raison de blessures. Le gaucher, récipiendaire du trophée Cy Young en 2023, n’a œuvré qu’au cours de 20 départs, cumulant une fiche de cinq victoires contre trois revers. Très honnêtement, l’organisation s’attendait à plus de Snell, qui n’aura fait que passer à San Francisco.
À l’inverse, Chapman s’est avéré un véritable meneur et il a prouvé qu’il était encore l’un des meilleurs à sa position. Défensivement, il a très bien fait, tout en stabilisant l’avant-champ de l’équipe. Chapman a remporté un cinquième Gant doré. Offensivement, il a connu une saison honnête lui permettant de terminer au onzième rang pour l’obtention du titre de MVP dans la Nationale. Chapman a été la meilleure signature des Giants depuis fort longtemps.
La saison 2024 était aussi une première pour le vétéran Bob Melvin à la barre des Giants. Les dirigeants de la formation lui ont donné les rênes de l’équipe en pensant que son expérience ferait une réelle différence sur le terrain. Celui qui gère dans les Majeures depuis 2003 n’aura pas pu se faire valoir en raison de circonstances défavorables.
L’un des changements les plus significatifs de la dernière saison est survenu au deuxième étage. Buster Posey, une légende à San Francisco, est devenu président aux opérations baseball suite au congédiement de Farhan Zaidi. Depuis ce temps, un vent de renouveau souffle sur l’Oracle Park.
Ajouts et départs
Tout comme la saison précédente, les Giants ont ajouté un joueur de position et un lanceur à leur alignement. Willy Adames et Justin Verlander sont les nouvelles têtes d’affiche et ils ont tous deux fière allure dans leur nouvel uniforme. Adames a passé les dernières années à Milwaukee où il était considéré, à juste titre, comme l’un des joueurs les plus sous-estimés des Majeures. En 2024, il a atteint de nouveaux sommets offensifs en frappant 32 coups de circuit et en produisant 112 points. Ses 153 coups sûrs ont aussi représenté un sommet en carrière.
Verlander, un vétéran de 19 saisons dans les grandes ligues, est accueilli à bras ouverts par l’organisation qui voit en lui un leader sur la butte. Le récipiendaire de trois trophées Cy Young agit déjà à titre de grand frère pour les jeunes lanceurs de l’organisation. S’il demeure en santé, il enlèvera beaucoup de pression à Logan Webb au sein de la rotation des Giants.
Le plus gros départ en prévision de la saisons 2025 a pour nom Blake Snell. Le gaucher, sans surprise, s’est entendu avec les Dodgers de Los Angeles pour les cinq prochaines saisons. Les partisans des Giants, bien que déçus, n’ont certes pas été surpris par cette nouvelle. Ils auront l’occasion de revoir le gaucher, lui qui ne changera pas de division.
Parmi les départs plus mineurs, Taylor Rogers, Mark Canha, Curt Casali et Michael Conforto sont les noms à retenir. Jake Lamb et Joey Luccesi sont des signatures mineures pour amener de la profondeur.
Forces et faiblesses
LaMonte Wade Jr., Heliot Ramos, Mike Yastrzemski, Tyler Fitzgerald, Wilmer Flores et Patrick Bailey sont des acteurs de soutien au cœur d’un alignement de frappeur dans la moyenne. Il faudrait que tous relèvent leur niveau de jeu d’un cran afin de voir les Giants être considérés comme un club aspirant aux séries. Jerar Encarnacion pourrait causer la surprise au camp en devenant le frappeur désigné de l’équipe à temps plein.
L’offensive est donc un élément de faiblesse chez les Giants. Rien n’indique que Chapman, Adames et Lee connaîtront en simultanée des performances hors du commun tenant les amateurs sur le bout de leur siège match après match. Trop de points d’interrogation demeurent pour permettre aux hommes de Bob Melvin de rivaliser offensivement avec les Dodgers, les Padres et les DBacks.
Celui qui retient le plus l’attention en ce moment au camp des Giants à l’ombre des cactus est le jeune Bryce Eldridge. Choix de premier tour en 2023, il n’est pas forcément perçu par ses patrons pour débuter la saison à San Francisco, mais il fait assurément partie des plans de l’équipe à moyen terme.
La force des Giants réside en leur capacité à demeurer dans le match grâce à leurs lanceurs et à leur défensive. N’ayant pas le punch offensif pour marquer des points à profusion, les Giants en ont marqué 693 en 2024 comparativement à 842 pour les Dodgers. Ils devront s’en remettre à leurs artilleurs pour espérer remporter les duels serrés.
Attentes en vue de la saison 2025
Les Giants auront fort à faire au sein d’une division plus que compétitive. La venue d’Adames et de Verlander et l’expérience de Chapman et de Melvin, encore plus à l’aise dans leur rôle, relèveront les attentes envers l’équipe. Les partisans et Buster Posey ne voudront pas se contenter de jouer pour .500 et se voir rapidement écarter d’une place en séries en se donnant, à nouveau, un rôle de figurant. Le fait de devoir compétitionner avec les Dodgers, les Padres et les Diamondbacks ne laisse pas une grande marge de manœuvre aux gens en place à San Francisco et c’est à eux, Posey le premier, de remettre au premier plan la culture gagnante qui existait il n’y a pas si longtemps.
Si Jung Hoo Lee, Matt Chapman et Willy Adames conjuguent leurs efforts en offensive, les Giants batailleront une bonne partie de la saison pour se maintenir à flot. Si jamais l’un d’eux devait connaître une saison en deçà des attentes, la saison pourrait être longue, car les armes offensives ne sont moins nombreuses que cela ne le laisse paraître.
Au monticule, Robbie Ray devra revenir le lanceur qu’il a été s’il veut donner une chance à son gérant de bien conjuguer avec sa rotation. L’ajout de Verlander, même à 42 ans, rendra les Giants plus difficiles à affronter. Logan Webb demeure l’as de la rotation et les attentes demeurent élevées quant à ses prestations. Dans l’enclos, Camilo Doval devra racheter sa saison 2024 et fournir la chance à son gérant de bien manœuvrer en fin de match.
Malgré de belles acquisitions, il ne faut pas s’attendre à voir les Giants participer aux séries en 2025. Au mieux, ils amélioreront leur fiche comparativement à celle de la saison passée et au pire, ils connaitront une autre saison sous la barre des .500.