Paul Skenes connaît un début de carrière historique, mais Steve Rogers a fait mieux

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Pascal Harvey

Publié le 28 septembre 2024 à 12h30

Naturellement, le gérant des Pirates de Pittsburgh, Derek Shelton, plaide la cause de son jeune lanceur prodige Paul Skenes à titre de recrue de l’année dans la Nationale. En compétition avec Jackson Merrill (Padres) et Jackson Chourio (Brewers), l’as de la rotation des Pirates aura une forte compétition, mais cela n’empêche pas son gérant d’appuyer son jeune premier en rappelant l’aspect historique de son début de carrière.

Shelton n’enlève rien aux deux Jackson pour leur brillante saison 2024 et l’importance qu’ils ont pour leur équipe à l’aube des séries éliminatoires, car oui Merrill et Chourio prendront part aux séries contrairement à Skenes et aux Pirates, qui sont d’ores et déjà éliminés de la course. Heureusement pour lui, il n’y a que les performances en saison qui comptent en vue des honneurs individuels.

Parlant de performances, Skenes est dans une classe à part, mais pas si à part que ça, car l’ancien lanceur des Expos, Steve Rogers, le devance en ce qui a trait à la plus basse moyenne de points mérités après 22 premiers départs en carrière. On parle ici des lanceurs qui n’ont aucune apparition en relève à leurs 22 premières sorties en carrière.

Cette saison, après avoir débuté 22 matchs pour les Pirates, la moyenne de points mérités de Skenes s’élève à 1.99. En 1973 et 1974, Rogers a fait mieux que lui en limitant les attaques adverses à 1.95 point par neuf manches lancées à ses 22 premières sorties. Pour vous donner une petite idée : à sa saison recrue où il a débuté 17 matchs, Rogers a cumulé une moyenne de 1.54 et a terminé deuxième au scrutin de la recrue de l’année dans la Nationale, tout juste derrière Gary Matthews, alors membre des Giants de San Francisco.

C’est ce que Ken Rosenthal a rapporté.

L’année suivante, Rogers a débuté l’année en lion en remportant six de ses sept premiers départs avant d’être ennuyé par une blessure qui a miné sa deuxième saison dans les Majeures, malgré qu’il ait quand même réussi à remporter 15 matchs cette année-là, participant à son premier Match des étoiles en carrière.

Avec 158 victoires en carrière, toutes avec les Expos de Montréal, Rogers est possiblement l’un des meilleurs lanceurs à ne pas avoir remporté le trophée Cy Young. C’est pour cette raison d’ailleurs que ses coéquipiers Ron Fairly et Tim Foli lui ont donné le surnom de Cy, soulignant au passage leur appréciation pour le grand athlète qu’il était. Les gens associeront malheureusement son nom au fameux lundi de 1981 où il a accordé le plus triste coup sûr dans l’histoire de l’équipe en concédant un circuit à Rick Monday des Dodgers, à titre de lanceur de relève. J’entend encore le silence de mort provoqué par cette longue balle et les espoirs des Expos qui s’envolaient en regardant Monday faire le tour des sentiers.

Mais, pour moi, Rogers représente le lanceur qui se tenait debout contre les meilleurs. Combien de duels épiques a-t-il remportés contre son grand rival Steve Carlton des Phillies? Un bon nombre, je dirais.

Cet après-midi, face aux Yankees, à New York, Skenes aura l’occasion d’abaisser sa moyenne et ainsi améliorer ses chances de remporter le titre de Recrue de l’année dans la Ligue nationale, ce que Rogers n’a pas réussi à faire à ses débuts avec les Expos.

À son 23e départ en carrière, Rogers avait accordé quatre points mérités en neuf manches de travail, portant ainsi sa moyenne à ses débuts à 2.05. Si jamais Skenes limite les Yankees à peu de points cet après-midi, il pourra peut-être égaler la marque de Rogers à ses 23 premiers départs ou même la battre.

La fiche de 11-3 et les 167 retraits au bâton de Skenes en 131 manches lancées sont remarquables et les attentes seront très grandes envers lui au début de la prochaine saison, où son objectif sera de remporter un autre trophée : celui remis au meilleur lanceur dans chaque ligue, le Cy Young.

Signe du temps, à ses débuts, Rogers passait plus de temps au monticule que Skenes aujourd’hui. Les temps ont changé et les gérants ménagent beaucoup plus le bras de leurs lanceurs qu’avant. Les 175 manches lancées par Rogers comparativement aux 131 pour le même nombre de départs par Skenes le démontrent clairement.

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Expos de Montréal, Jackson Chourio, Jackson Merrill, Paul Skenes, Pirates de Pittsburgh, Steve Rogers

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