Machado est un meilleur investissement qu’Harper

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Maxime Lauzier

Publié le 16 novembre 2018 à 8h00

Dans un précédent article, je me suis intéressé à l’art de négocier des contrats mammouths comme ceux espérés par Manny Machado et Bryce Harper. J’y ai parlé du rôle important des propriétaires. Cependant, même si le proprio d’une équipe est motivé, il faut savoir si le jeu en vaut la chandelle. Après tout, 300 millions de dollars, même pour un propriétaire d’équipe des ligues majeures de baseball, c’est beaucoup d’argent.

https://passionmlb.test/2018/11/contrats-mammouths-quand-les-proprietaires-deviennent-les-dg/

Revenons aux entrevues réalisées par Meghan Montemurro de The Athletic avec les directeurs généraux responsables des plus gros contrats de l’histoire du baseball. Un deuxième facteur important pour eux dans ces négociations est l’évaluation des risques et des retours d’offrir un contrat si long et aussi généreux.

Mike Rizzo. Crédit : AP Photo/Alex Brandon

Les risques et les récompenses

Avant de signer un contrat, peu importe la durée, les DG vont évaluer de nombreux éléments : les performances du joueur, les risques de blessures, leur éthique de travail, leur condition physique, etc. Ils vont aussi évaluer ce qu’un joueur apporte à l’équipe : victoires, championnats, légitimité, vente de billets et de marchandises promotionnelles, et capacité d’attirer plus de joueurs de grands talents comme eux.

Mike Rizzo, directeur général des Nationals ayant attiré Max Sherzer à Washington, explique que dans le cas d’un contrat à long terme, il faut aller plus loin que le sport. :

 Je reviens toujours à : si vous signez ce genre d’entente avec ce genre d’années et ce genre chiffres, vous signez avec une personne, pas un joueur. Vous devez donc connaitre cette personne. Nous connaissions Max Scherzer comme le dos de notre main.

Pour un contrat de dix ans, il faut donc extrapoler toutes les données et faire des projections. Restera-t-il performant? Sera-t-il encore rentable pour l’équipe dans dix ans? Il faut aussi considérer les facteurs externes comme la flexibilité budgétaire de l’équipe. Si une équipe a les moyens de payer un joueur 30 millions aujourd’hui, est-ce que ce sera toujours le cas dans 5, 7 ou 10 ans ?

Alors, Harper et Machado valent-ils le coup ?

Appliquons maintenant cette technique à Machado et Harper. Bien sûr, ils sont tous les deux de bons candidats à un contrat à long terme. À 26 ans, ils seront plus utiles dans dix ans que JD Martinez ou Mike Moustakas qui cherchaient le même genre d’entente à 30 ans. Leur condition physique est bonne et ils ne passent pas beaucoup de temps à l’infirmerie. Finalement, leurs performances sont en croissance depuis le début de leur carrière. Tous les deux attirent les foules et font vendre des t-shirts. Pas de gagnant sur cela.

Photo : nj.com

La clé est la longévité, leur performance à long terme. Sur dix ans, leur jeu évoluera bien différemment. Machado a l’avantage de pouvoir changer de position selon sa forme : arrêt-court, troisième but, premier coussin et frappeur désigné s’il est dans l’Américaine. Il a donc une bonne longévité comme athlète. L’équipe qui fera son acquisition pourra compter sur un joueur performant longtemps.

Harper n’a pas du tout la même flexibilité en tant que voltigeur. À long terme, il peut finir comme frappeur désigné dans l’Américaine, mais sans plus. Les Phillies, principaux acteurs pour l’instant, parlent déjà de le faire jouer au premier coussin dans le futur. Considérant cela, Harper est un moins bon investissement que Machado sur dix ans.

Machado plus qu’Harper

Malgré les frasques de Manny Machado, et le fait que je ne l’aime pas beaucoup, je dois avouer que je serai moins hésitant à lui donner un contrat de dix ans. Harper demeure un excellent joueur, mais il ne pourra pas rester un bon voltigeur pour toute la durée du contrat. Scott Boras devrait mettre de l’eau dans son vin et accepter un contrat plus court.

Source: The Athletic

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