Monsieur Price,
Je vous écris aujourd’hui pour me repentir, pour faire mon mea-culpa.
Depuis plusieurs années, je suis l’un de vos plus grands critiques. Je vous ai détesté dès le début de votre carrière. Au début, c’était parce que vous étiez un Ray et un Tiger, deux équipes que je ne porte pas dans mon cœur. Quand vous êtes arrivé à Toronto, je vous ai détesté comme lanceur. Je prenais beaucoup de plaisir à me moquer de vos contre-performances en séries éliminatoires. En 2015, j’ai partagé cette image à mes amis de Toronto en larmes après que vous ayez perdu un autre match de séries.
Quand vous êtes arrivé dans la Red Sox Nation, je n’en pouvais plus. J’étais en colère. J’en voulais à Dave Dombrowski. Je maudissais tous ceux qui étaient de près ou de loin impliqués dans cette transaction. Pendant les quatre dernières années, j’admets avoir célébré chaque fois que vous étiez sur la liste des blessés.
Le temps arrange les choses
Cette année ne faisait pas exception, jusqu’à il y a deux semaines. Au début des séries d’après-saison, je me demandais comment Alex Cora pouvait être aussi inconscient; comment pouvait-il faire confiance à un lanceur aussi inconsistant que vous. Et puis, c’est arrivé. Lors du cinquième match de la Série de championnat de la Ligue américaine, vous me faisiez taire en même temps que tous les autres critiques en envoyant les Red Sox à la Série mondiale.
Oui, il était temps de supprimer ces memes. Vous étiez le David Price que vous êtes vraiment, celui que l’on attendait depuis le repêchage de 2007 : un lanceur à qui l’on confie les matchs les plus importants de la saison.
Il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idée
Je ne sais pas si c’est Fortnite qui vous a sauvé comme le dit mon collègue Charles-Alexis Brisebois, mais vous êtes un homme nouveau. Votre première victoire comme partant a envoyé votre équipe en Série mondiale, et votre troisième nous l’a offert sur un plateau d’argent.
Monsieur Price, c’est avec beaucoup d’humilité que je vous demande pardon. J’ai dit beaucoup de mauvaises choses sur vous, mais j’avais tort. Je n’ai jamais eu aussi tort de ma vie.
Je comprends maintenant que la pression de vos contre-performances n’était pas sur les citoyens de la Red Sox Nation ou sur les Torontois, mais sur vous, et vous l’avez surmonté avec brio.
Dès la fin du match hier, j’ai placé votre nom dans la même catégorie qu’un autre David légendaire, David Ortiz. Vous n’avez peut-être pas gagné le prix du joueur le plus utile, mais pour moi, c’est vous.
Merci, David Price. Et encore désolé.