Les Red Sox champions : une prédiction trop facile

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Maxime Lauzier

Publié le 26 septembre 2018 à 12h30

En cette fin de saison, tous les analystes y vont de leurs prédictions sur l’aboutissement de la saison : MVP, Cy Young, mais surtout le gagnant de la Série mondiale. Hier à The Chatting Cage sur MLB.com, c’était autour de Ron Darling Jr de se mouiller. Sa prédiction : mes Red Sox battront les Cubs de madame Alexandra.

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Darling se joint donc à plusieurs autres analystes qui prévoient une victoire des Red Sox. Cependant, cette prédiction est facile, rapide et simple. Elle ne se fonde que sur une seule chose : la saison de rêve des Bostoniens. Cependant, plusieurs questionnements demeurent sur la capacité des Red Sox à aller jusqu’au bout du mois d’octobre, voire en novembre. Des contre-performances et un manque d’expérience pourraient gâcher la fête en Nouvelle-Angleterre.

Des contre-performances prévisibles

L’alignement actuel des Red Sox regroupe beaucoup de grands talents, mais quelques éléments essentiels à leur succès n’ont pas l’habitude de faire bonne figure en séries éliminatoires.

Xander Bogaerts est le premier d’entre eux. Comme je l’ai déjà écrit dans un article plus tôt ce mois-ci, Bogaerts est un des joueurs les plus utiles à son équipe. Cependant, il a tendance à s’écrouler lors de l’après-saison. En trois présences en série (2013, 2016 et 2017), il a maintenu une ligne de frappe de .214/.297/.357. Si on ne tient compte que de 2017, elle tombe à .138/.167/.241. C’est très peu pour un joueur qui devra jouer un rôle majeur si son équipe veut connaitre du succès.

David Price
David Price, le champion de la contre-performance en séries. Photo : (AP Photo/Elise Amendola)

Les Red Sox compteront aussi sur un champion de la contre-performance en séries, David Price. Celui qui lance très bien actuellement a une fiche en carrière de deux victoires et huit défaites et une moyenne de points mérités de 5.03 en séries d’après-saisons. Il a acquis ses deux victoires en tant que releveur et non en tant que partant. On est donc loin de ces performances hallucinantes en saison régulière. 

Une grosse faiblesse

Finalement, l’enclos des releveurs a été une des faiblesses des Red Sox toute la saison. On peut donc s’attendre à des contre-performances en fin de match. En chiffres, les frappeurs adverses ont une wOBA de .326 contre le bullpen des Sox, ce qui en fait la sixième pire équipe de releveurs de la ligue.

À titre de comparaison, les A’s d’Oakland et les Astros, deux adversaires potentiels, ont les deux meilleures fiches à ce niveau avec .277. Les Kimbrel, Barnes et Kelly devront élever leur jeu d’un cran pour supporter leur équipe.

Le manque d’expérience

Un de mes amis a une théorie : pour aller loin en séries, ça prend de l’expérience et un bon vétéran. Ce sont deux choses qui manquent chez les Red Sox. Le joueur avec le plus d’expérience de séries est actuellement David Price. Comme nous l’avons vu, il serait difficile de s’en remettre à lui. Ian Kinsler a une longue expérience en séries, mais n’y a pas participé depuis 2014. Ce sera seulement la deuxième participation de Steve Pearce en 12 ans de carrière. Les piliers de l’équipe comme Betts, Sale, Martinez et Bogaerts ont quant à eux deux ou trois courtes présences. Qui jouera donc le rôle du vétéran qu’aurait dû jouer Dustin Pedroia ou que jouait David Ortiz en 2013 ?

Dustin Pedroia, le vétéran qu’il manquera aux Red Sox. Photo: Michael Dwyer

Avec un pincement au cœur

J’écris ces lignes en souhaitant avoir tort. Les Red Sox ont tout ce qu’il faut pour gagner la Série mondiale, et ils ont de bonnes chances d’y parvenir. Cependant, je ne peux me résoudre à leur donner une bague de championnat si facilement. Alors, Red Sox Nation, touchons du bois et prions, car les Red Sox en auront besoin. S’ils gagnent, nous célébrerons ensemble. S’ils perdent, ne venez pas me dire que je ne vous l’avais pas dit.

La wOBA, c’est quoi?

La wOBA est une statistique avancée offensive dérivée de l’OBP. Cependant, celle-ci pondère chaque présence sur les sentiers en lui accordant une valeur différente. Par exemple, un triple vaut plus qu’un double et ainsi de suite. Elle aide donc à comprendre la qualité des présences sur les buts d’un joueur.

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