À leur premier match de la saison, les Rays de Tampa Bay ont pris la mesure des Rockies du Colorado par la marque de 3-2 et Kameron Misner a de loin été le personnage le plus populaire en lever de rideau au George M. Steinbrenner Field.
Misner, arrivé dans le match en remplacement de Christopher Morel, a frappé un coup de circuit en fin de neuvième manche qui allait faire la différence lors du gain des Rays.
On ne peut en dire autant du propriétaire de l’équipe, Stuart Sternberg. Les 10 000 partisans des Rays qui assistaient au match d’ouverture impliquant leurs favoris ont scandé haut et fort « vendez l’équipe », un message dénué de toute subtilité et s’adressant au mal-aimé du moment.
Rappelons que les Rays disputeront leur saison 2025 au domicile d’entraînement des Yankees de New York, situé à Tampa Bay, et cela, en raison des dommages subis au Tropicana Field suite au passage de l’ouragan Milton, en octobre 2024.
Cette situation fort triste cache un malaise plus profond entourant le dossier des Rays et la position du baseball majeur en regard de celle-ci. Pourtant, Stuart Sternberg ne semble pas paniquer et demeure optimiste face aux nombreux défis qui se dressent devant lui.
Devant une multitudes de discussions stériles avec les autorités de la ville de St-Petersburg concernant la construction d’un nouveau stade et un dossier qui traîne en longueur, Sternberg avait même évoqué la possibilité d’une garde partagée avec la ville de Montréal afin de trouver une solution temporaire et ainsi mettre de la pression sur les élus municipaux de la ville floridienne. Les autorités du baseball majeur n’ont pas cru un moment en son projet et ont déchiré le rêve des amateurs de baseball québécois, tout comme Milton a agi monstrueusement avec la toile servant de toit au domicile désuet des Rays.
Depuis, des rénovations sont envisagées au Tropicana Field, mais une majorité d’amateurs des Rays en ont assez et demandent la vente de l’équipe à une personne ou à un groupe qui naviguerait de façon plus habile que Sternberg ne le fait actuellement.
Les Rays n’attirent pas les foules, car l’équipe performe sans grands moyens financiers et sans la présence de vedettes au sein de leur alignement. Cette formation passe constamment sous le radar, mais peut heureusement compter sur l’ingéniosité du gérant Kevin Cash, qui est l’un des meilleurs de sa profession.
À chaque match, un héros plus ou moins obscur se lèvera et permettra au club de bien paraître comme l’a fait Kameron Misner hier. Un jour, cette capacité de générer des victoires à partir de presque rien disparaitra et de longues et pénibles saisons pointeront à l’horizon et une autre ville héritera des Rays en pleine débâcle.
Ce dossier, mené maladroitement par Sternberg, mérite de meilleurs stratégies et les partisans de l’équipe le savent.
Hier, Kameron Misner a fait sourire la poignée de partisans qui s’étaient donné rendez-vous à l’ombre du Raymond James Stadium, domicile des Buccaneers. Les Rays remporteront leur part de victoires en 2025, mais ils demeureront un objet de curiosité et une concession problématique. Une situation dont le baseball majeur pourrait bien se passer en ce moment. Déjà que les A’s passeront du temps à Sacramento avant de finalement aboutir à Las Vegas.
Sternberg n’est pas le seul à blâmer dans ce dossier, car on se demande de plus en plus si Rob Manfred est encore l’homme de la situation à la tête de son sport en 2025, alors que le baseball majeur est au cœur d’une vague de changements visant à rendre ce sport plus attractif au yeux des amateurs de moins en moins captifs.