Alors que les Expos, qui l’avaient sélectionné au 35e tour du repêchage de l’année 2000, devaient suivre son développement au niveau universitaire, il est évident que Russell Martin a été oublié par la formation montréalaise, qui a préféré fermer les yeux sur celui qui avait le potentiel d’un jour remplacer Gary Carter dans le cœur des Québécois et sur le terrain.
Se prêtant au jeu de faire le bilan de sa carrière en compagnie de Rodger Brulotte (TVA Sports), le nouveau membre du Temple de la renommée du baseball canadien dit ne pas en vouloir aux dirigeants de l’époque pour autant. Philosophe, Martin préfère garder en tête les belles années qu’il a connu surtout à Los Angeles et à Toronto, là où il a permis aux Jays de redevenir compétitifs, suite à leurs succès du début des années 90.
Son plus grand regret est celui de ne jamais avoir remporté les grands honneurs.
La preuve en est que Martin a attiré l’attention des Dodgers de Los Angeles, qui l’ont sélectionné deux ans plus tard et lui ont permis de faire le saut dans le baseball majeur en 2006. Considéré comme l’un des meilleurs receveurs de sa génération, Martin a même déclaré qu’il ne détesterait pas devenir un jour gérant dans le baseball majeur, à Montréal si la ville obtient l’aval du baseball majeur pour concrétiser le retour de ce sport dans la métropole.
Bref, même s’il a la passion pour le métier, il n’est pas pressé d’occuper le poste.
Les Expos ont possiblement repêché Martin pour la forme et non car ils avaient un plan le concernant, car ils ne lui ont jamais soumis d’offre financière. Pourtant, Alex Agostino, alors à l’emploi de la formation montréalaise, l’avait fortement recommandé à ses patrons à une époque ou les joueurs provenant du Canada et du Québec, détenant un fort potentiel comme celui de Martin, étaient encore plus rares qu’aujourd’hui.
On pourra dire qu’en raison de sa belle carrière dans les Majeures, il a remporté un Gant doré et un Bâton d’argent en plus de participer à quatre Matchs des étoiles, Russell Martin a fait mentir les Expos, eux qui ont dormi au gaz dans son cas.
Aujourd’hui père de famille, Martin se dit heureux et serein en ce qui concerne sa carrière dans le baseball majeur.
Ayant le potentiel pour un jour gérer un club des Majeures, il dit vouloir prendre son temps afin d’évaluer toutes ses options. Le rêve ultime serait de le voir à la barre des Expos, évoluant dans un tout nouveau stade au centre-ville.
D’ici là, il est possible qu’il reçoive une offre d’une autre formation afin de prendre du gallon et être prêt le moment venu.
Ayant accédé aux grandes ligues en 2006, Martin n’aurait possiblement jamais porté l’uniforme des Expos (partis en 2004), mais les amateurs de l’équipe auraient tout de même vécu avec la fierté de le voir se développer dans les filiales du club.