Si Kenley Jansen paraît parfois intouchable lorsqu’il est sur la butte pour les Dodgers, le joueur n’en est pas moins un être humain fragile et vulnérable. Le 26 novembre prochain, le lanceur des Dodgers subira une nouvelle procédure médicale visant à court-circuiter dans son cœur un foyer électrique qui est à l’origine de troubles du rythme cardiaque.
C’est grave docteur?
Le mal dont souffre Kenley Jansen porte le nom de fibrillation auriculaire, communément appelé FA dans le monde médical. L’un des symptômes les plus révélateurs de la FA est un battement de cœur irrégulier, souvent rapide, qui peut augmenter considérablement le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC).
Un rythme cardiaque régulier et sinusal permet au cœur d’éjecter d’une cavité à l’autre puis dans l’organisme le sang circulant. Un battement irrégulier provoque des troubles d’éjection de ce sang qui peut stagner et coaguler pour devenir de petits caillots. C’est là que les choses se compliquent puisque ces petits caillots peuvent migrer par la suite et aller se loger dans une artère du cerveau, provoquant un AVC.
Bien que la FA soit plus fréquente chez les personnes de plus de 60 ans, Kenley Jansen présentait les facteurs de risques associés, tels que l’hypertension artérielle et les antécédents familiaux. En effet, le père de Jansen a été victime d’un AVC, il y a 16 ans. Certaines études montrent que le fait d’avoir un parent ayant fait de la FA peut amener la descendance à en faire aussi.
Premiers symptômes en 2012
Kenley Jansen a connu ses premiers problèmes de cœur en 2012 quelques heures avant un match contre les Rockies du Colorado à Denver.
Le joueur se souvient.
«Je faisais du sprint et d’autres exercices de conditionnement, des exercices qui font augmenter votre fréquence cardiaque, et je me souviens que c’était comme si mon cœur se détendait, je n’ai rien dit. Je pensais que ce n’était pas grave et j’ai continué.» — Kenley Jansen.
Jansen a continué à lancer ce soir là, mais en huitième manche, il a commencé à se sentir fatigué et à bout de souffle. La manche suivante, il a demandé à un membre du personnel de vérifier son pouls, mais de ne pas en parler au gérant. Il voulait rester sur le terrain même s’il déclara à cette époque qu’il était sur le point de perdre connaissance après chaque lancer.
La FA était un peu comme une balle courbe que Jansen n’a pas vue venir.
Une thérapie «électrisante»
Les médecins ont traité le premier épisode de FA de Jansen d’une cardioversion électrique, procédure qui rétablit les rythmes cardiaques normaux en envoyant un choc électrique au cœur. Jansen a également dû prendre des anticoagulants pour réduire le risque d’attaque cérébrale dans le mois qui a suivi la procédure. Onze mois plus tard, la FA récidivait.
C’est à ce moment que les médecins ont proposé au joueur de subir une ablation par radiofréquence. Technique simple et à la fois complexe qui consiste à insérer dans une artère ou une veine fémorale un long et fin cathéter qui va remonter jusqu’aux cavités cardiaques et à l’endroit spécifique causant la FA.
Le but est de stopper l’arythmie en détruisant les cellules électriques qui en sont responsables et ainsi rétablir un rythme cardiaque normal.
Cette procédure n’est pas une chirurgie. Le 26 novembre prochain, Kenley Jansen ne sera pas endormi entièrement et on ne lui ouvrira pas le thorax au complet pour accéder au cœur. Tout se déroulera comme la première fois.
Et si … ?
Si tout devait bien se passer lors de la procédure, rien ne garantit que le joueur ne soit pas encore victime de récidive. Dès lors, je me questionne sur son avenir en tant que joueur de baseball professionnel.
Il semble risqué de penser pouvoir laisser un athlète exercer un sport de haut niveau avec «une bombe à retardement» dans la poitrine. En cas de récidive, les options offertes au joueur des Dodgers commenceront à s’épuiser et sa carrière sera grandement remise en question.
Si tout se passe bien, on le reverra très vite sur les terrains de baseball!
Souhaitons-lui la meilleure des chances dans cette épreuve ô combien importante.
