Expos : la fin d'un rêve

Expos

Charles-Alexis Brisebois

Publié le 21 janvier 2022 à 16h00

Je n’ai pas vraiment connu le baseball à Montréal. Parce que je suis né en 1996, je n’ai évidemment pas activement connu les Expos de 1969 à 2004. J’avais à peine huit ans quand ils sont partis.

Pour moi, aller voir du baseball, ça s’est toujours planifié. Je n’ai jamais décidé, à quelques heures d’avis, d’aller me chercher des billets pour aller voir une joute des Majeures. Pourquoi?

Parce que Toronto ou n’importe quelle destination américaine, ça ne permet pas d’aller voir de la balle en se décidant l’après-midi en vue du soir. Ça se planifie. Ça coûte cher. Ça demande une coordination d’horaire importante.

Le rêve du retour des Expos, pour bien des gens, c’était ça. C’était le retour d’une option, à quelques heures d’avis, afin d’aller voir les meilleurs au monde.

J’ai bien réfléchi aux propos de Stephen Bronfman sur le fameux « plan B » et il est clair qu’avec une garde partagée qui ne se fera pas, des frais d’expansion exorbitants et peu de marchés à déménager, le plan B est dur à voir.

Selon moi, dans le meilleur des cas, il faudra miser sur un déraillement du projet des Rays pour un stade à Tampa.

Encore là, il faudrait un stade ici – stade qui ne se construira pas sans équipe. Il faudrait que le club soit vendu à des intérêts du Québec et non pas, par exemple, de Nashville.

L’éternel optimiste que je suis ne voit pas, en ce moment, la lumière au bout du tunnel. Pas à court ou à moyen terme, du moins. Je la voyais avant la conférence de presse de Stephen Bronfman, mais pas par la suite.

Stephen Bronfman : « On n’a pas de plan B »
Le dossier prend donc une pause pour l’instant.

Est-ce que cela peut changer un jour? Oui, ça peut. Des démarches ont été entreprises et les données recueillies existent encore.

Mais est-ce que je retiens mon souffle? Pas vraiment, non.

Je parle au « je », mais je sais que je parle au « nous », dans les faits. Plusieurs personnes vont se reconnaître ici parce que c’était le rêve de bien des gens que de revoir un club.

Ce n’était pas, comme le disaient les dénigreurs du projet, qu’un « rêve de boomers ». C’était concret pour les amateurs et le plan, bien qu’imparfait, avait son charme.

Sans avoir de raisons de la part du commissaire, on se sent un peu comme un gars ou une fille qui s’est fait laisser sans avoir de raison. « C’est pas toi, c’est moi », vient-on de se faire dire par la MLB.

Et visiblement, pour l’instant, on n’y peut rien.

Le baseball n’est pas mort. On pourra toujours aller voir les Blue Jays, les Red Sox, les Yankees ou n’importe quel autre club de la MLB.

Mais sans l’espoir que nous serons les prochains, ce ne sera pas pareil.

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