Il y a 30 ans jour pour jour, la grève dans le baseball majeur débutait. Écrire ces lignes me fait mal de l’intérieur, car je suis au fait de toutes les répercussions que cela a entraîné. Vous les connaissez aussi.
À mon sens, cela marque le début de la fin des Expos.
Des partisans en souffrance
Je suis né en 1988. J’avais six ans au déclenchement donc, en ce sens, je ne peux vous dire comment je me sentais à l’annonce de la grève et les semaines qui ont suivi.
Cependant, j’ai demandé à mon bon ami Sébastien comment il a vécu la chose. Seb était ado à l’époque et il allait à chaque match. Il a gardé les coupures de journaux concernant la grève et se rappelle encore les deux dernières séries disputées en 1994 en Pennsylvanie. Balayage en trois matchs face aux Phillies et trois victoires sur quatre face aux Pirates. C’est un vrai!
Comme il me le dit, de toute sa vie, il n’a jamais vu une équipe construite d’une façon aussi parfaite avec des joueurs qui arrivaient à maturité tous en même temps.
Les Expos étaient beaux à voir jouer. Une jeune équipe fougueuse et électrisante. Que c’est dommage de ne pas être en mesure jusqu’où ces jeunes pousses auraient pu aller ensemble.
Les Expos et leurs partisans méritaient mieux
Ça n’a plus jamais été pareil après, aller aux Expos.
Pourquoi il fallait y aller d’une vente de feu? Pourquoi ne pas garder un ou deux jeunes talents? Les Expos avaient la deuxième plus petite masse salariale de la ligue. Pourquoi les dirigeants ne voulaient pas dépenser moindrement? Les joueurs aimaient jouer à Montréal. C’était un beau marché de baseball. Le club avait une bonne chimie, un bel esprit d’équipe. Je suis persuadé que la plupart auraient voulu demeurer au Québec.
C’est insultant pour les partisans de voir le club que tu supportes et que tu aimes tant t’abandonner et ne pas te considérer de la sorte. En plus, après tout cela, pour en ajouter une couche, on a rentré dans la gorge des partisans que leur stade de baseball était laid, moche et qu’il en fallait absolument un nouveau…
Une partie de moi se dit, et je ne crois pas être le seul à avancer cette théorie, qu’il y en a qui ne voulait pas voir une Série mondiale se remporter une troisième fois de suite au Canada. En 1992 et 1993, les Blue Jays remportaient la Série mondiale et tout portait à croire que les Expos allaient ramener une fois de plus le Trophée du commissaire au nord du 49e parallèle. Oui, les Yankees avaient un bon club cette année-là, mais quand même. Visiblement, le seul moyen d’arrêter Nos Zamours était d’arrêter le baseball.
