Cy Young : Justin Verlander méritait de l'emporter

Actualité

Maxime Lauzier

Publié le 15 novembre 2018 à 10h15

Lors de l’épisode numéro 40 de Passion MLB – Le Podcast, nous avons discuté des différents honneurs individuels remis aux joueurs en plus d’y aller de nos prédictions pour chaque trophée.

https://twitter.com/passion_mlb/status/1062058300555042817

Lorsqu’est venu le temps de se mouiller sur le Cy Young de l’Américaine, je me suis empressé de plaider la cause de Justin Verlander. Malheureusement pour le vétéran artilleur des Astros, c’est la patte gauche des Rays, Blake Snell, qui a remporté cet honneur. Mais le méritait-il vraiment?

Des chiffres qui appuient la candidature de Verlander

Avant de refaire mon plaidoyer en faveur de Verlander, je tiens à mettre deux choses au clair. J’aime Blake Snell – un jeune lanceur qui a toujours été prometteur – et j’ai toujours eu un amour un peu bizarre pour les Rays. Cela dit, je trouve que Verlander s’est plus démarqué sur le monticule que Snellzilla.

https://twitter.com/MLB/status/1062888163889344513

Bien sûr, on me rappellera que Snell a terminé la saison avec une MPM de 1.89 et une fiche de 21-5, mais j’aime voir plus loin que la moyenne de points mérités, surtout lorsque j’évalue la candidature d’un lanceur aspirant au trophée Cy Young. Voici les statistiques que j’ai retenues de Verlander.

• 214 manches lancées/ 180 manches et deux tiers pour Snell

• MPM de 2.52/ 1.89 pour Snell

• FIP de 2.78/ 2.95 pour Snell

• WAR de 6.8/ 4.6 pour Snell *

• 290 retraits sur des prises/ 221 pour Snell

• WHIP de 0.902/ 0.974 pour Snell

• MPM-  de 62/ 46 pour Snell

*À noter que j’utilise le WAR de FanGraphs.

Il s’agit là de statistiques où l’homme de 35 ans figure dans le top-3 pour chacune d’entre elles. La MPM est certes une statistique facile à comprendre, mais je trouve que le FIP (Fielding Independent Pitching) – statistique qui évalue la capacité d’un lanceur à limiter les buts sur balles, les frappeurs atteints et les circuits puis à retirer les frappeurs adverses sur des prises – est une donnée plus révélatrice. De plus, l’ajout d’une constante au FIP contribue à mettre sur pieds un FIP moyen qui est presque identique à la MPM de l’ensemble des lanceurs de la Ligue.

Pour certains, retirer la défensive de l’équation pour n’y laisser que la performance individuelle de l’artilleur est inconcevable. Mais pensez-y deux secondes, la MPM prend en considération les coups sûrs qui eux dépendent de plusieurs facteurs dont la capacité d’un joueur en défensive à se rendre à la balle, la décision du marqueur officiel – faut-il attribuer un coup sûr ou une erreur? – et tout simplement la chance lorsque qu’un faible ballon tombe entre le joueur d’arrêt-court et de champ centre.

Justin Verlander
Photo : Sporting News

Ce que je reproche beaucoup à Snell, c’est qu’aussitôt qu’on quitte la MPM, conventionnelle ou ajustée, il ne surpasse Verlander nulle part. Le droitier des Astros a plus de retraits sur des prises, un meilleur FIP, un meilleur WHIP, plus de manches lancées et un meilleur WAR.

Je vais peut-être avoir l’air un peu old school sur celle-là, mais 180.1 manches lancées c’est trop peu quand ton «supposé» plus proche compétiteur en compte 214. Les deux partants ont offert des manches de qualité, mais je vais prendre 214 manches de qualité avant 180.1 manches de qualité. Peut-être qu’une vingtaine de manches de plus m’aurait convaincu de lui accorder le trophée, mais son nombre actuel lui fait perdre beaucoup de valeur. Et la différence de WAR est de 2.2, ce qui tout de même non négligeable.

Puis il y a aussi quelques autres facteurs qui me font pencher du côté de Verlander.

Ses 290 K’s de (12.2/9) m’épatent puisqu’on parle ici d’un ratio de 34,8% de frappeurs à s’être présentés au bâton et à avoir été retirés sur des prises, le meilleur de l’Américaine. Que dire du maigre 4,4% (3e rang dans l’Américaine) de frappeurs qui ont réussi à soutirer un but sur balles à JV. Il fallait se lever de bonne heure si vous étiez un frappeur en 2018 pour espérer recevoir une passe gratuite face à Verlander. Je pense qu’il n’y a pas d’autres mots que DOMINANT pour décrire celui qui entamera la prochaine saison âgé de 36 ans.

Dans mon livre à moi, il méritait le Cy Young de 2018 de l’Américaine. Au moins, Verlander peut se consoler d’être nouvellement papa de la petite Genevieve, née le 7 novembre dernier.

https://www.instagram.com/p/BqLg-ORh4dW

Source : FanGraphs

Tags:

Articles similaires