Contrats mammouths : quand les propriétaires deviennent les DG

Actualité

Maxime Lauzier

Publié le 14 novembre 2018 à 9h30

Bryce Harper et Manny Machado espèrent faire sauter la banque cet hiver et signer des contrats de plus de 300 millions $ sur 10 ans. Meghan Montemurro de The Athletic a rencontré des directeurs généraux qui ont négocié ce genre d’ententes mammouths dans le passé pour connaitre leurs particularités. Elle a cependant découvert que les DG ne sont pas si importants quand vient le temps de négocier de tels contrats. Ce sont plutôt les propriétaires qui prennent ces importantes décisions.

https://twitter.com/M_Montemurro/status/1062346119521406977

Doug Melvin était directeur général des Rangers en 2001 lorsqu’Alex Rodriguez a signé un contrat de 10 ans et 252 millions $ avec la formation. Il a confié que les argentiers s’étaient impliqués plus tôt qu’à l’habitude dans les négociations. Selon lui, le devoir du DG dans ce genre de situation est de présenter le joueur, ses qualités athlétiques et son utilité à long terme. Ensuite, « c’est aux propriétaires de gérer ».

Des proprios avares, un marché au ralenti

Le rôle accru des propriétaires peut expliquer le ralentissement du marché de l’autonomie. En 2017-2018, les propriétaires des Yankees et des Dodgers ont décidé de ne pas dépasser le plafond salarial pour la saison à venir. Leurs directeurs généraux n’avaient donc pas la confiance de leurs patrons pour dépenser de très grosses sommes d’argent pour JD Martinez par exemple.

Si de gros marchés n’investissent pas dans l’autonomie, il reste que les petits marchés qui n’ont pas les moyens d’offrir de tels contrats. Il n’y a donc plus beaucoup d’options pour les joueurs qui se retrouvent en février à accepter moins d’argent et moins d’années. Les propriétaires réussissent ainsi à ralentir et à contrôler le marché de l’autonomie.

En 2018-2019, tout comme les Yankees et les Dodgers, les Cubs n’ont pas l’intention de dépenser beaucoup d’argent. Il serait surprenant que Harper et Machado atterrissent là-bas. Cependant, il ne faut jamais exclure des marchés avec de très gros revenus comme New York et des propriétaires actifs comme la famille Steinbrenner.

Brian Cashman et Hal Steinbrenner. Photo : Getty Images

Des proprios agressifs, un marché explosif

La situation peut être bien différente lorsque les propriétaires sont plus agressifs. Par exemple, l’attitude fonceuse de John Middleton, principal propriétaire des Phillies, est gagnante pour son organisation. C’est sous sa direction qu’ils ont obtenu les services de Carlos Santana et de Jake Arrieta. Matt Klentak, son directeur général, affirme «ne pas avoir de difficulté à obtenir de rencontres» avec les agents depuis que l’équipe démontre son ouverture à conclure de grosses ententes. Cela met les Phillies dans une bonne position pour obtenir les services d’Harper et/ou de Machado, comme le veulent les rumeurs.

Scott Boras ne cache pas son penchant pour ce genre de propriétaires.

https://twitter.com/M_Montemurro/status/1060638309016203265

Un facteur parmi tant d’autres

Offrir un contrat aussi important à un joueur est un véritable casse-tête pour les directeurs généraux. Le rôle important que jouent les propriétaires ajoute aux défis des DG. Malheureusement, c’est souvent eux qui vont en payer le prix, et pas les grands argentiers.

Cet article n’est que la pointe de l’iceberg, puisqu’il ne tient pas compte des nombreux facteurs externes qui peuvent s’ajouter à la liste des variables. Réussir sur le marché de l’autonomie semble demander beaucoup de chances.

Source : The Athletic

Tags:

Articles similaires